Tout le monde l'aura certainement deviné, il
s'agit là de la quinzaine économique (voire de vingtaine quand la durée se
prolonge étrangement). Les quinzaines commerciales qu'abrite périodiquement la
ville de Béni-Saf semblent provoquer de plus en plus
l'ire chez beaucoup de commerçants locaux, à commencer par ceux investis dans l'habillement,
tissus et autres. Car même si elles permettent à une catégorie de citoyens de
faire des emplettes à bon prix (il est vrai que certains articles sont souvent
proposés à des prix abordables, même si la qualité laisse à désirer), ces
foires commencent à «déranger» car elles reviennent trop vite, comme l'a
expliqué ce commerçant installé au centre-ville, venu à notre rencontre.
Comme lui, d'autres détaillants trouvent que
ces manifestations économiques sont exagérément organisées. L'un d'eux n'a pas
hésité à les désigner de «foires à répétition». «Ce n'est pas normal, s'écrie-t-il,
de voir à longueur d'année des foires se tenir, plus encore dans des périodes
bien favorables comme les vacances scolaires». «Alors que nous autres, commerçants
de la ville, restons à nous rouler les pouces», souligne encore un commerçant, lui
investi dans la layette. Un autre dira : «Vous pouvez constater vous-même : aujourd'hui
c'est samedi et d'habitude, cette l'artère grouille de monde, aujourd'hui elle
est complètement déserte. Où sont les gens ? Ils sont à la quinzaine économique
!».
Ce
dernier est tout de suite relayé par un autre détaillant d'articles ménagers. «Qu'importe
si le commerce n'est pas à son summum, mais le va-et-vient des gens nous
procure une bouffée d'espoir». Avant d'ajouter: «On n'a rien contre ces
commerçants, même s'ils viennent d'autres contrées pour étaler et vanter leurs
produits, mais nous, nous devons faire régulièrement face à des charges. Des
charges fixes, comme payer le salaire des employés, les impôts, les loyers y
compris l'électricité et l'eau, sans parler des repas aux employés. Il dira
aussi que ces derniers temps, le client est devenu un oiseau rare et les
recettes sont au bas de leur courbe». Interrogé à ce sujet, un ex-membre du
syndicat des commerçants (UGCCA), aujourd'hui agent de sécurité dans une
entreprise, précise que «la tenue de ces quinzaines commerciales est soumise
aux dispositions du décret 07-217 du 10 janvier 2007 fixant les modalités de l'organisation
des manifestations commerciales périodiques, notamment ses articles 2, 15 et 16,
qui fixe leur nombre à 2 par an et par commune». Avant d'ajouter qu'il est
surtout du devoir de tous les commerçants de la commune de s'organiser autour
de l'UGCAA, une condition qui leur permettra de
défendre leurs intérêts. Ils auront même le droit de s'assoir
à toutes les tables de négociation».
De là, un des commerçants présents fera la
remarque que la commune de Béni-Saf en est, depuis le
début de l'année en cours, à sa troisième foire. Il note que la première s'est
tenue en janvier dernier et que la seconde a eu lieu en mars dernier. «Celle-ci
est la 3e : elle a débuté le 29 mai dernier. Pis encore, ajoutera-t-il, on ne
sait pas combien elle va durer. Ce n'est pas annoncé sur les banderoles
installées un peu partout en ville».
Enfin, loin du domaine commercial, le vide
culturel ne semble aujourd'hui intéresser ou n'inquiéter personne.
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Posté Le : 07/06/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed Bensafi
Source : www.lequotidien-oran.com