Algérie

Béni-Saf Six familles vivent dans une ex-cantine scolaire



« Nous sommes «comme ça» depuis huit années, crache Mehdi, l'un des squatters qui nous a accueillis à l'entrée des lieux, une ex-cantine qui, aujourd'hui, ressemble à un baraquement où toutes les calamités du monde s'y mêlent. Six familles vivent, depuis semble-t-il l'an 2000, dans les locaux d'une ex-cantine scolaire, postée entre deux écoles primaires au quartier «Sidi Boucif». Trois familles entassées dans une salle qui servait, semble-t-il, de réfectoire, les autres se partagent une courette. En tout, ils sont 29 familles à y vivre dans cet espace d'à peine un are (100 m²). Le plus désolant est que ces familles habitent dans des conditions les plus insoutenables. Les 06 ménages vivent dans la précarité absolue. Sans électricité, ni eau, toilettes communes, elles côtoient en plus quotidiennement le froid, l'insalubrité, les rats... et bien d'autres calamités. Le plus surprenant aussi qu'ils survivent dans ces conditions insupportables depuis huit années. Mehdi, ce père de 03 enfants, nous parlera comment il a perdu l'an dernier, son enfant de 02 ans». A cause du manque de moyens sanitaires et d'hygiène, la maladie l'a emporté», dira-t-il. Tout d'abord, toutes ces familles se sont retrouvées un jour, pour une raison ou pour une autre, dans l'impasse ou dans la rue puis dans ce trou à taupes. Ce fut dans une solidarité indescriptible, que ces pauvres gens se sont tous acceptés, pour être casés les uns après les autres, et parfois entassés les uns sur les autres, raconte cette dame qui, elle-même, une fois jetée à la rue, avec ses 04 enfants, par son ex-mari, a habité dans une habitation de fortune pendant 02 années avant de rejoindre cette ex-cantine scolaire qui ne dit plus aujourd'hui son nom. «On a reçu la visite de quelques responsables concernés, ils nous ont promis de faire quelque chose pour nous, mais on a jamais revu personne». Sur les lieux, la consternation est immédiate, juste derrière un portail, tout rouillé et entrouvert. Dans une courette, des cannes de roseaux bornent trois morcellements d'habitations. Au fond de ce gîte de fortune, l'image est plus choquante. Les trois autres familles cohabitent un même espace où les cloisonnements sont encore ces simples assemblages ou perches en roseaux. Sur un flanc, un trou percé dans le mur, à la taille d'une silhouette humaine, indique l'accès vers une autre loge. En hiver, l'humidité glace nos os, et l'été on suffoque de chaleur» explique un autre homme, chômeur et de surcroît handicapé. Dehors dans les abords, une autre mère de famille comme si place n'en reste plus, n'a pas trouvé mieux que de monter, contre le mur d'une école, un abri pour elle et son fils de 12 ans. Non loin, une décharge à ciel ouvert fait ses beaux jours.


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