Algérie

Béni-saf: Les soucis des ouvriers contractuels



Ne sachant plus à quel saint sevouer, après que toutes les portes auxquelles ils ont frappés, sont, affirmeront-ils, restées fermées, un groupe de travailleurs contractuels de la SIMOB de Béni-saf (une société de menuiserie générale), recrutés dans le cadre du dispositif DAIP, viennent de s'adresser par une pétition directement au département de leur tutelle. Ces travailleurs ont été maintenus par ladite société pour des fins d'une concrétisation d'un marché commercial, croit-on interpréter d'un contrat de travail remis par l'un d'eux. Mais, expliquent-ils, la succession de nos contrats a dépassé la durée légale pour que l'on puisse bénéficier d'une titularisation prévue par la loi du travail en vigueur. « Nous avons été recrutés dans le cadre du dispositif DAIP, mais voilà que, depuis plus de 02 années, nous sommes encore là, engagés par des contrats de travail ne dépassant jamais les 03 mois et alors que nous pensions être titularisés au bout d'une année comme le prévoit la loi du travail», nous dira l'un de ces contractuels. Avant d'être relayé par son compagnon : « Le contractuel est soit permanisé, soit son contrat n'est pas reconduit, voire résilié si le résultat ou son rendement n'est pas jugé suffisant. Contrairement à nous qui participons pleinement à la production et aux richesses qu'elle génère», le dit si bien un autre. Dans cette lettre signée par 42 personnes, ils demandent au ministre du Travail d'intervenir en vue d'obtenir une régularisation de leur situation professionnelle. La plateforme de leurs revendications comporte aussi 02 autres points, à savoir une exonération de l'IDR (indice différentiel sur le revenu, une mesure qui permet de compenser l'insuffisance du salaire de base par rapport au SMIG en vigueur), et l'augmentation des salaires. Ces deux points sont uniformément liés, peut-on, cependant comprendre. Dans cette même correspondance, ils vont même jusqu'à dénoncer des formes de marginalisation et de pression dont ils se disent victimes quand il s'agit de revendiquer ou demander un avantage, voire un droit.

Ces jeunes employés qualifiés, qui n'entendent pas baisser les bras, ont promis d'aller jusqu'aux prud'hommes si leurs droits ne sont pas reconnus «des droits légitimes», ajoute l'un d'eux. Et pour en connaître plus sur le dossier, le Quotidien d'Oran est allé à la rencontre du DG de cette société, M. Ahmed Benchohra. Ce dernier a tout d'abord voulu brosser un tableau sur l'entreprise qu'il dirige voilà à peine une année «Nous avons hérité d'une situation catastrophique, la SIMOB était endettée jusqu'à se retrouver dans une situation de liquidation. Aujourd'hui, elle est en train de retrouver son équilibre financier et technique. Grâce à la contribution et les efforts de la SGP bois, à sa tête le PDG, et de nous-mêmes, la SIMOB n'est plus menacée de disparition. Aujourd'hui, il n'existe plus d'arriérés de salaires, nos partenaires ou fournisseurs sociaux sont réglés régulièrement. Nous sommes à jour avec nos créanciers, à commencer par la Cnas, Sonelgaz, ADE, et j'en passe. L'effectif de la société est actuellement très jeune et qualifié. «La relève est assurée», assurera-t-il. Je peux vous assurer que la production commence à retrouver son niveau normal, le commercial, ses marques et à remonter la pente. Nous sommes en train de négocier des marchés fort intéressants avec de nouveaux clients nationaux et internationaux. Pas plus loin, ce samedi, nous avons traité un important marché avec des investisseurs turcs. Donc, l'entreprise commence à connaître progressivement une croissance appréciable. Une plaidoirie qui en dira long avant de passer à l'objet de notre visite : «De là, je pourrais vous dire qu'en ce qui concerne les revendications de ces travailleurs contractuels, vous tombez à pic, puisque concernant le premier point (IDR), nous venons de recevoir une correspondance de la tutelle nous instruisant à leur communiquer la liste des travailleurs touchés par cette mesure (IDR). Pour ce qui est du second point, à savoir la confirmation au poste ou titularisation de ces contractuels, c'est une question de temps. Quoique c'est à la tutelle de décider, mais je peux dire qu'ils devront tôt ou tard être titularisés à leur poste. La société retrouve, comme je l'ai dit tout à l'heure, peu à peu une santé financière acceptable et dès qu'il serait possible, leurs cas seront revus. D'autant plus que la SGO Groupe et l'administration du groupe se penchent sérieusement pour une prise en charge effective et une solution définitive. Pour note, actuellement, la SIMOB tourne avec un effectif de 160 employés dont une soixantaine de contractuels, tous dispositifs confondus. On a même des diplômés universitaires dans cette catégorie d'employés. A croire le DG de la SIMOB de Béni-Saf, ces contractuels devront seulement meubler leurs soucis de patience.




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