Toujours dans l'objectif d'améliorer le niveau des connaissances des praticiens et de contribuer à leur formation médicale continue, la cellule de formation de l'hôpital de Béni-Saf a organisé, ce jeudi, à la salle des conférences de la Scibs, une journée médicale ayant pour thème: «les affections respiratoires».
On entend par affection respiratoire, toute maladie touchant ou modifiant la fonction de l'appareil respiratoire. Et compte tenu de la place importante que prennent ces maladies dans l'activité médicale, principalement en médecine générale, toutes les communications (6 au total) furent pleines d'enseignements. En avant-propos le Dr Khaldi, présentant la tuberculose pulmonaire commune, insiste sur l'examen radiographique. L'évolution des moyens diagnostics (imagerie, biologie...) a montré, dès lors, qu'elle peut améliorer la qualité des soins pour le patient. Le Dr Khaldi a pris comme exemple la pneumonie atypique dont souvent l'examen clinique demeure pauvre. A la radiographie thoracique, le médecin traitant peut nettement contacter s'il y a cas d'infiltrats parenchymateux et interstitiels anormaux ou délimités. Donc le diagnostic est basé sur des éléments cliniques et radiologiques. La tuberculose pulmonaire commune, dira Khaldi, tue 2 à 5 millions de personnes par an, et reste, aussi, la première cause de mortalité infantile dans le monde. La TPC existe sous 70 espèces de micro-bactéries ou germes dont 3 sont pathogènes, mais 95% des cas sont, aujourd'hui, guérissables.
En matière de traitement l'OMS recommande aujourd'hui un régime standardisé avec 02 lignes de conduite: un traitement de 06 mois ou de 08 mois, à base d'une association double, triple, voire quadruple d'antibiotiques spécifiques. En matière de prévention, le vaccin BCG protège efficacement contre toutes les formes, mais il n'est plus obligatoire. De nouvelles techniques comme la sérologie ou la méthode génétique d'amplification ont fait apparition. Mais le dépistage reste le meilleur moyen pour lutter contre cette maladie. Intervient ensuite le Dr Benadda, responsable de l'UCTMR de Béni-Saf qui présentera son étude épidémiologique de la TBCA, effectuée sur la population de la daïra de Béni-Saf, estimée, aujourd'hui, à 74.693 individus. Avant de donner les chiffres, elle fera un détour sur l'historique de la tuberculose en Algérie, qui dira-t-elle, est la 1ère maladie à avoir bénéficié, au lendemain de l'indépendance (1965), d'un programme national, un programme dynamique et régulièrement modifié. Avant d'ajouter que selon une étude de l'INSP (2006) 20.000 cas de tuberculose sont recensés, chaque année, en Algérie dont plus de 50% en tuberculose pulmonaire et un peu moins en extra-pulmonaire. Les hommes sont légèrement les plus touchés, notamment, aux tranches d'âge de 25-34 ans et les plus de 65 ans. Les Nordiques sont les plus touchés (67,30%), et dans sud, la tuberculose est beaucoup contractée. Cependant, une cartographie médicale a montré que la région de Tindouf est très touchée par cette maladie. L'explication donnée est qu'elle est véhiculée par de nombreux flux de Subsahariens venant d'un peu partout de l'Afrique centrale et de l'Ouest et qui montent vers le Nord. Elle enchaîne, ensuite, sur son étude épidémiologique qui vraisemblablement accorde une situation pas trop alarmante, mais qui doit retenir l'attention de tout le monde, afin d'arriver à de meilleurs résultats. A titre indicatif, avec 94 cas recensés en 2007 (dont 9 cas attribués à des personnes de passage et qui ont été transférées dans leur secteur sanitaire de résidence), l'incidence est de 125 alors qu'en 2003, elle était de 104 pour une population de 68.242 habitants. Le Dr Benadda dira: «identifié et sous traitement, le tuberculeux ne représente plus de menace de contamination pour les personnes saines. Aujourd'hui encore, il n'est plus nécessaire de garder à l'hôpital un malade de la tuberculose. Placé chez lui, isolé dans une pièce et avec une discipline médicale stricte, ce dernier ne représente pas de danger pour sa propre famille. Sa guérison, suivie régulièrement de contrôles médicaux, est possible même hors de l'hôpital. C'est le porteur de BK (bacille de Koch), allusion au tuberculeux qui est dans la nature, et qui, aujourd'hui, est le plus dangereux et le plus recherché, conclura le Dr Benadda. Le dépistage peut jouer un rôle déterminant, l'examen clinique aussi. La tuberculose est l'affaire de tous: pouvoirs publics, contrôle et suivi médicaux. Dans les centres de santé, les dispositifs de contrôle (UCTMR) mis en place jouent un rôle déterminant. Tout ce que l'on pu retenir c'est qu'aujourd'hui la tuberculose, quelle que soit sa forme, peut donner les pneumoconioses. Le Dr Belhachemi, médecin du travail à la cimenterie de Béni-Saf, les définira comme étant des affections respiratoires caractérisées par le dépôt de poussières. Et avant de continuer son exposé, elle déclarera, avec beaucoup d'assurance, que la poussière qui se dégage de la cheminée de la cimenterie n'est pas menaçante pour la santé de la population. C'est tout simplement un mélange d'argile et de calcaire, dira-t-elle. Une pneumoconiose devient maligne lorsqu'elle réduit la fonction respiratoire; elle est alors appelée silicose: maladie souvent contractée par les gens qui ont travaillé dans les mines. Les facteurs liés à l'époussetage sont la quantité, la durée durant laquelle la personne est exposée et la grosseur des poussières. Ici la gravité commence quand le diamètre est inférieur à 5 microns (soit 0,005 mm). Elle rappelle que la durée de la prise en charge du malade de la silicose est, en Algérie, de 20 années alors qu'en France, elle est de 25 ans. Le Dr Belhachemi ajoutera que l'amiante est classée au tableau 25, alors que le ciment figure au n°8. Elle montre qu'il ne représente de gravité que sur l'atteinte de l'»occulté» et du cutané. Au sujet des émissions de gaz dans l'atmosphère par la cheminée principale, Belhachemi dira que le danger n'est pas très certain. On apprendra que les responsables de la cimenterie se seraient engagés avec les pouvoirs publics (l'environnement) pour qu'au plus tard en décembre 2009, il n'y aurait pas une poussière qui sortira de la cheminée.
Ici, il faut mentionner que la norme internationale n'autorise qu'une quantité inférieure à 50 mg/Nm3 de gaz libérable dans l'atmosphère. L'équipement actuel (électro-filtre) n'est pas au bout de son souffle, mais le projet pour le rénover, existe. Il devrait coûter quelque 10 millions de dollars US soit 70 milliards de centimes, environ.
Suivront ensuite successivement les communications sur les pneumopathies infectieuses communautaires présentées par le Dr Benyamina, l'asthme aigu sévère par le Dr Sirat avant que le Dr Menaâ ne conclut la journée par les rhinites allergiques.
Une journée médicale réaliste, et il faut le signaler, grâce au concours des laboratoires «Novartis» et «Sanofi aventis» et la cimenterie de Béni-Saf.
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Posté Le : 30/06/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed Bensafi
Source : www.lequotidien-oran.com