Cette année, l'OIT (Organisation internationale du Travail) consacre la Journée mondiale contre le travail des enfants, qui se célèbre chaque 12 juin et ce, depuis 2002, aux enfants exploités dans les mines et les carrières. C'est d'ailleurs le thème animé, la semaine dernière, par la cellule de formation de l'EPSP (Etablissement public de la Santé de proximité) de Béni-Saf en direction des stagiaires du CFPA de Béni-Saf. Une action qui vient s'ajouter dans son large programme d'information et de sensibilisation au profit de la population dans le domaine de la Santé publique. Quatre médecins (médecine du travail, épidémiologie) ont participé à cette séance et ont brossé un large tableau sur ce fléau qui, malheureusement, continue de faire son bout de chemin notamment dans le travail au noir, l'embauche devient un délit lorsqu'il intervient avant l'âge légal du travail, qui est de 18 ans. Cependant, un enfant peut être embauché dès l'âge de 16 ans, pour des travaux réalisables pour cet âge, si ce recrutement est effectué sur la base d'un contrat de travail et en bonne et due forme, relève-t-on. Alors, il se trouve qu'il y a plus de 250 millions d'enfants qui travaillent dans le monde, dont 1.000.000 dans les mines et les carrières, signe d'emblée le Dr Karaouzene, médecin du travail. En Algérie, et selon une étude réalisée en 2007, ils sont 500.000 enfants à fréquenter le monde du travail dont 40 % encore scolarisés. Toujours en Algérie, selon une autre étude (pourtant vieille de 9 ans), 5 % des enfants qui travaillent ont entre 5 et 18 ans et 1,8 % ont entre 14 et 18 ans. Soit que la plupart (93 %) des enfants qui travaillent, ou exploités, ont entre 14 et 18 ans, dont 36 % sont embauchés dans le commerce (vendeurs, serveurs...). L'animateur associera le travail des enfants dans les mines ou les carrières, au travail, aussi rude et dangereux, effectué par des enfants, bien sûr, dans les galeries (creusage des puits comme les foggaras au sud du pays...) et les chantiers à ciel ouvert tels les sablières ou autres. Les conditions de travail défavorables, les risques d'accidents et de maladies dangereuses seront évoqués. Les conséquences, sur l'enfant qui travaille en bas âge, sont notamment la déformation physique (dos, squelette...), les maladies telles l'ankylostomiase (vers dans les intestins), la Nystagnus (yeux) ou la silicose (poumons). Les raisons qui poussent l'enfant à abandonner les bancs d'école et aller travailler sont multiples, surtout d'ordre social (pauvreté, analphabétisme, échecs scolaires). Souvent aussi, des enfants suivent leurs parents pour faire le même métier. On peut observer aussi des actes volontaires comme chez les enfants qui travaillent durant les grandes vacances d'été, sur les lieux publics, souvent pour économiser un peu d'argent pour la rentrée scolaire. Et même cette activité peut avoir un effet négatif, telle l'incitation à la délinquance juvénile. En terme de protection et de droits, la charte de l'Unicef rappelle que les enfants ont eux aussi leurs droits comme le droit à la santé, à l'éducation, à un nom, l'information, loisirs.... Pour protéger les enfants de toute forme d'agression, l'Algérie, et à l'instar de plusieurs pays du monde, a des lois pénales pour punir tout contrevenant que le Dr Madouri a si bien décortiqué à l'assistance. Pour note, la convention Unicef des droits des enfants a été ratifiée le 20 novembre 1989. L'Algérie a été, le 26 janvier 1990, l'un des premiers à signer cette convention, et de même, l'a ratifié le 16 avril 1993.
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Posté Le : 14/06/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed Bensafi
Source : www.lequotidien-oran.com