Le phare de l'île de Rachgoun est une histoire qui ne se terminera jamais. Il fait, depuis la nuit des temps, partie du rituel du bénisafien.
Chaque soir, peut-être pas, le bénisafien en fait un plaisir. Celui de contempler, de sa fenêtre ou d'une falaise, cette grosse lumière annonçant la terre pleine aux bateaux navigants. Bonheur de se dire qu'il est bien toujours là.
Mais depuis plusieurs mois, et ça, on ne le répétera jamais assez, ce phare n'est, en hiver surtout, qu'une petite lueur parfois pas, qui brille à peine sur l'île.
La cause : le phare ne fonctionne que grâce à l'énergie solaire qui ne peut fournir que du 24 volts, rapporte notre source. Et comme en hiver les journées sont courtes et, bien sûr, pas trop ensoleillées, la suite est vite devinée.
Mais à l'inverse, puisque le phare de Rachgoun est muni d'un double système de fonctionnement, l'autre à l'énergie électrique où le nouveau groupe électrogène flambant neuf se trouve actuellement dans un local situé sur l'ex-quai de l'île situé à ses pieds.
Cet équipement, qui peut fournir l'énergie électrique à 220 v, n'attend que d'être installé. Cependant, il faudra d'abord le transporter jusqu'au phare. Il faudra aussi prévoir un moyen de transport, un petit chariot par exemple sinon huit gros bras. Pour cela, il faudra réaménager l'unique piste rendue impraticable par toutes ces années d'érosion ou encore par les végétations sauvages.
Malheureusement, cette machine à produire de l'électricité n'a toujours pas trouvé renfort pour être hissée jusqu'au sommet de l'île, à peine quelques centaines de mètres à faire.
Notre interlocuteur avoue ne pas savoir à qui incombe le rôle pour le faire, la commune ou la direction des balises. C'est plutôt à la commune de Oulhaça, dont dépend l'île, qu'il revient, en fin de discussion.
Pour en savoir un peu plus, on a joint par téléphone, ce vendredi matin, le maire de cette commune. Ce dernier nous a affirmé qu'il ne connaît pas l'affaire et que la commune est disposée à «ouvrir» un chemin si toutefois elle est officiellement sollicitée.
Enfin, rappelons que sur l'île de Rachgoun, ils sont 4 gardiens, postés en binôme, à se relayer tous les 10 jours. Leur mission est de mettre, chaque jour, du coucher du soleil à l'aube, le phare en service.
Pour note, le phare de Rachgoun a été édifié en 1870, sa lanterne oscille toutes les 20 secondes.
Et en temps réel, sa grosse lumière rougeâtre est visible sur plusieurs kilomètres dans la mer.
Le phare de l'île de Rachgoun est un repère indélébile, pas uniquement pour la navigation marine mais pour l'aviation aussi. Il est connu mondialement, il se trouve sur toutes les cartes mondiales de la navigation.
Historiquement parlant, l'île de Rachgoun occupe une bonne place sur cette partie du monde ancien.
Ce bout de terre de 26 hectares a vu passer plusieurs guerres puniques et plusieurs empereurs l'ont disputé.
En attendant, cette machine à fabriquer de l'électricité est, humidité aidant, peut-être en train de se rouiller.
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Posté Le : 14/01/2012
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Mohamed Bensafi
Source : Le Quotidien d'Oran du samedi 14 janvier 2012