Lundi passé, au centre des déficients mentaux, sis Plage-du-Puits, alors qu'on célébrait, comme chaque année, la journée mondiale des handicapés, les enfants ou encore les invités sont repartis sans prendre le moindre biscuit. Cette année, et la direction s'en est excusée, le centre n'a pas les moyens de payer la traditionnelle collation. C'est raté! Personne n'a manifesté sa générosité. C'est raté aussi car même les responsables encore en place, les ont oubliés. Alors tant pis, on a chanté. Dans la grande cour où une grande bâche faisait écran sur les sanitaires (humilité oblige) défigurant les lieux, un groupe de pensionnaires tentent, malgré eux, de procurer un moment de détente à une assistance composée d'une quarantaine de femmes et d'enfants avec des morceaux de musique et des chants patriotiques. «Alors qu'on vous oublie pour une simple collation, comment espérer voir 750 millions de centimes renflouer les caisses du centre?, dit énergiquement Nacéra Soussi, présidente de l'association «Sidi Boucif», qui gère le centre. Cette somme, expliquera-t-elle, c'est le ministre de la Solidarité, M. Ould-Abbès, qui nous l'a promise, en avril dernier. Il visitait le centre, alors qu'il était en campagne électorale des législatives, et il a vu l'état dans lequel se trouvait (et se trouve encore) le centre. Il avait promis, à notre grande joie et celle des enfants du centre surtout, de débloquer 750 millions de centimes pour l'aménagement et la restauration du centre». «Depuis plus aucun écho même si, il faut le reconnaître, ajoutera-t-elle, son département a offert au centre un bus qui a résolu une grande partie du problème du ramassage des enfants. Et cela, bien que nous n'arrivons pas à subvenir aux charges du véhicule, principalement le gasoil. Le carburant nous revient très cher, car les enfants sont éparpillés sur un rayon de 30 km (les 03 communes, en plus d'Oulhaça). Le centre pour déficients mentaux, en dépit des multiples obstacles rencontrés précocement, compte à l'heure actuelle 60 pensionnaires. «Il peut en accueillir davantage si les moyens ne manquaient pas», ajoute Soussi. Visité, le centre semble avoir pris quelques rides. Les murs de la cour sont tout «lavés» par les dernières pluies et quelques vitres sont encore brisées. Ce sont «les résultats de la dernière période estivale, dit notre interlocuteur, la DAS de Aïn Témouchent ayant utilisé le centre pour héberger des colons et avait promis de mettre la main à la poche, mais pas une dent! Pire encore, après la fin des vacances, il fallait tout repeindre, changer et remettre en état. Faute de moyens, on est en train de quémander, ici et là, pour retaper ce qui est réparable. Mais beaucoup de travail attend ce centre qui risque de tomber en ruine si rien ne sera entrepris rapidement. Ici on prend en charge la restauration des enfants sans aucune aide ou subvention. Pour subsister, les responsables puisent de leurs ressources financières. L'association possède une micro-entreprise de confection financée par l'Union européenne. L'atelier produit du vêtement de travail (industriel, médical, paramédical, scolaire). «Notre maigre chiffre d'affaires nous oblige à gérer au compte-gouttes. Notre grand bonheur et notre joie, cependant, c'est d'avoir été capables de prendre en charge la déficience mentale de ces enfants. Même si beaucoup reste à faire, entamera-t-elle, il y a une nette amélioration, notamment dans le domaine de la «psycho-éducation». On a des éducatrices qui suivent une formation à Alger pour se spécialiser dans la déficience mentale, la formation devant durer 03 années. D'autres ont déjà terminé et sont opérationnelles depuis septembre. Un autre type de formation destinée à nos assistantes sociales est pris en charge par 02 ONG françaises «Handicap Information» et «Les Quatre vents». La formation, qui s'étale aussi sur 03 années, se déroule à Tlemcen et en France. Cette formation repose sur la déficience de l'enfant dans toute sa complexité, une formation basée sur le «médico-psychopédagogique», une méthode spécifique protégée pour permettre au déficient de trouver une vie décente au sein de la société. Le centre est équipé de 03 ateliers de formation: un pour les garçons dans la menuiserie du bois et deux autres pour les filles respectivement dans le culinaire et la coiffure. Rappelons, toutefois, que ce centre, qui est placé sous la tutelle de l'association des handicapés «Sidi Boucif» de Béni-Saf, a ouvert ses portes en octobre 2004 avec le concours de l'ambassade du Canada, à Alger.
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Posté Le : 10/12/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Bensafi Mohamed
Source : www.lequotidien-oran.com