Algérie

Béni-saf: La protection du littoral fait toujours débat



La protection de l'environnement marin continue de constituer une préoccupation majeure. Un environnement qui ne cesse de subir toutes les formes d'agressions. C'est la raison pour laquelle, la DPRH d'Ain-Temouchent a, en cette fin de semaine passée, organisé conjointement avec la chambre de pêche, une journée de vulgarisation à l'adresse du monde marin portant sur le thème «La protection du littoral». Les organisateurs ont voulu toucher beaucoup de monde et donner un écho retentissant à la question. La manifestation s'est déroulée au foyer des marins du port de Béni-saf. L'objectif consistait d'informer ces derniers des dangers qui planent sur leur gagne-pain. Indirectement, c'est le consommateur, il s'agit-là bien sûr de produits de la mer, qui fera les frais d'une production incertaine. Au menu quatre communications, quatre thèmes aussi simples et aussi complémentaires les uns aux autres. La première communication, animée par un cadre de la direction de l'Environnement d'Aïn-Temouchent (Bekrattou), fut plutôt un état des lieux du secteur de l'environnement marin en Algérie. La communication, intitulée «Garantir un aménagement équilibré de notre littoral», a porté sur l'importance des enjeux de la prévention du littoral particulièrement national. «43% de la population algérienne vivent sur le littoral sur une bande de 50km de large soit 281 habitants au km2 contre 121 sur tout le territoire», dira cet intervenant avant d'ajouter que la pollution est générée sous plusieurs formes et de plusieurs conjonctures. Chez nous, plus de 5000 unités industrielles (soit 51% du parc national) sont implantées sur les wilayas côtières. Conséquence, plus d'un million de m2 d'eaux usées mixtes sont rejetées quotidiennement dans la mer auquel il faudrait ajouter 120.000 T/an de pétrole déversées délibérément par les navires dans la mer et plus de 8500 de tonnes de déchets solides urbains évacués vers plusieurs dizaines de décharges sauvages, implantées sur la bande côtière. Tous ces effets du développement constituent une menace perpétuelle pour les organismes et les écosystèmes côtiers et marins, toutes échelles confondues. Ce qui suppose que cette menace se trouve atténuée dans les régions côtières et les mers semi fermées comme la Méditerranée. Bekrattou éclairera: «Cette pollution marine extermine un nombre considérable d'espèces marines, touchant plus durement les eaux côtières, les zones les plus riches en biodiversité et les ressources marines sur lesquelles nous dépendons». Ce dernier mettra en exergue la menace d'espèces qui restent en danger ou en voie de disparition. Il citera notamment le phoque-moine, les tortues marines et la posidonie. Cette algue marine, qui, comme toutes les autres espèces marines, forme un maillon irremplaçable de la chaîne biologique. Il terminera son exposé en citant d'autres causes des dangers de cette biodiversité, les aménagements littoraux liés au tourisme, les pratiques agricoles intensives, extension des zones urbaines ou industrielles réduisant les espaces naturels ou encore le réchauffement climatique provoquant une élévation du niveau de la mer. La communication suivante, Å“uvre d'une cadre de la pêche (Mlle Sabri), portera sur les textes qui régissent la protection et la valorisation du littoral notamment la loi 02-02 du 05 février 2002. Cette loi s'articule sur l'interdiction et limitation d'occupation sur le littoral et des instruments d'activités. A titre d'exemple, les dispositifs mis en place comme le PAC (plan d'aménagement côtier), le CNL (commission national du littoral), le TELBAHR (pollution marine accidentelle) et le CCC (conseil de coordination côtier) ont une grande part de responsabilité dans le respect de la législation. Puis, tour à tour, se relayeront deux autres communicants, le Dr Bentouir (SEMEP) et M. Kessel (Chambre de pêche), pour apporter, chacun dans son rôle, un grain de sel à cette journée qui se terminera par un débat très utile. Enfin notons qu'un jour auparavant, l'EFTPA (école de pêche) de Béni-saf avait organisé, pendant 02 jours, des «portes ouvertes» sur les classes spéciales, formations récemment prorogées et élargies à d'autres spécialités.




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