Incroyable mais vrai! Une femme qui vientde quitter le monde, ce mercredi à Béni-Saf, aura vécu jusqu'à l'âge de ..130ans. Dire que pour beaucoup de gens qui la connaissaient savaient qu'elledépassait la centaine, mais pas tant que cela. Deson vrai nom Bettahar Rabha, ou plus connue sous le nom de Bouzaria, aura toutle temps habité le quartier «Plan II», depuis voilà une quarantaine d'années.Auparavant elle était installée du côté d'un hameau appelée «El-Mkadid» là oùelle était née un jour de 1877. Le hameau, relevant jadis de la commune deBéni-Saf, aujourd'hui d'Emir Aek, est situé à 10 km au sud-ouest de Béni-Saf etautant à l'est d'Emir Aek. Bouzaria ou plutôt Dada Bouzaria, comme préféraient l'appelertous, est enregistrée à l'état civil à Béni-Saf dans l'une des matrices commesuit : «âgée d'environ de 30 ans en 1907". Alors faites-vos calculs et çafait bien 130 ans pour preuve son neveu Hadj Boucif l'increvable syndicaliste,aujourd'hui âgé de 65 ans nous dit à ce sujet : «mon feu père m'a toujours ditque ma tante Bouzaria avait à ma connaissance, plus de la soixantaine».Bouzaria, elle l'hérita de ce nom de l'un de ses frères, Tahar, surnommé TaharBouzar. Bouzar qui veut dire ne recule devant rien. Tahar était, dans sontemps, un homme intrépide. Pour l'occupant français, Tahar était un rebelledangereux. Et tellement qu'il en avait fait voir, aux gendarmes français, detoutes les couleurs qu'une expression devenue par la suite monnaie courante. Ondisait à quelqu'un de tête «Tu te prends pour Tahar Bouzar». Tahar Bouzar futguillotiné en Algérie, par l'occupant français, dans les années 1930, raconteHadj Boucif. Dada Bouzaria était une kabla (accoucheuse) très recommée et trèssollicitée. De village en village, elle était la femme (la sage-femme) detoutes les situations où elle a, raconte-t-on, aider à accoucher un nombreincalculable de femmes. Cependant, drôle de destin pour cette femme, quand l'onsait qu'elle était une kabla alors qu'elle n'a jamais eu cette chance, celled'acccoucher, c'est-à-dire, d'avoir des enfants. Elle a surtout adopté desenfants. Le dernier, qui était resté à ses côtés, Ahmed plus connu sous le nomde Kazi, ne dit d'elle que des éloges. «Elle prenait soin de moi et de mesenfants plus que personne». Drôle encore de destin, quand plus tard, elle futbénie d'un pouvoir sur la stérilité des femmes. Des femmes restées sans enfantsdurant des années, sont tombées enceintes quelques semaines plus tard aprèsavoir consulté Dada Bouzaria. Quelques massages sur le vente et le tour estjoué. Ahmed Kazi, son fils adoptif, aujourd'hui âgé de 58 ans, raconte que lesfemmes stériles venaient d'un peu partout pour rencontrer Dada. «On venait mêmedu sud du pays, cette région où l'on targue souvent trouver des hommes et desfemmes capables d'exploits». Kazi la décrit en deux mots : certes elle n'avaitplus ses dents, ni le souffle d'antan mais elle avait conservé jusqu'à il y a 6ou 7 mois, une vitalité incroyable au point où elle faisait chaque jourquelques pas dans la cour. Elle nous racontait souvent quelques souvenirs desdeux grandes guerres (mondiales) où disait-elle souvent, les gens partaientpour ne plus revenir. Elle parlait beaucoup des moments de la révolution algérienne,de noms d'héros à qui elle avait, elle-même, préparé des plats. Dada Bouzarias'alimentait uniquement à base de pain de campagne, de lait et parfois decouscous ou de pâtes alimentaires. Bouzaria a eu 05 soeurs et 07 frères. Elleavait souhaité être enterrée au cimetière de Sidi Safi. Depuis jeudi passé,elle y repose là-bas. A 130 ans Bouzaria devait être, non seulement la doyennede la région, mais certainement du monde arabe et du continent africain. Un pande l'histoire qui s'en va. Rappelons qu'en 2005, du côté de Tadmaïti (Oulhaça) un homme nomméLaredj Belmeddah avait, avant de décéder atteint l'âge de 121 ans.
Posté Le : 24/06/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed Bensafi
Source : www.lequotidien-oran.com