Algérie

Béni-Saf L'habit de l'Aïd, l'autre onde de choc



Le Ramadan tire à sa fin et l'Aïd El-Fitrest depuis bien longtemps dans l'esprit de la majorité des familles. A quelquesjours seulement de cet événement, les magasins et les places populairesgrouillent de monde. Le coup est dur à encaisser pour toutes ces familles ayantvécu pendant tout ce mois sacré, au-dessus de leurs moyens. Aplati par desdépenses colossales en nourriture et avidités (viandes, poissons, fruits,sucreries...), le budget familial en a pris un sacré coup en ce mois deRamadan. Attristés, tous les chefs de famille craignent ce second choc, le chocde l'achat des habits neufs aux enfants. Et tous ces hommes ou femmes semblenttous plongés dans les affres de l'angoisse. L'angoisse de dépenser encore. Etquand le budget est déjà laminé, il y a de quoi à réfléchir deux fois avantd'acheter. Les parents, dont la bourse a tant bien que mal tenu bon, iront sansdoute faire leurs achats dans les boutiques bien approvisionnées ducentre-ville, les autres dont le pouvoir d'achat est amoindri, la partie estdans les souks populaires. Et c'est souvent dans ces souks populaires, qui, àl'approche de l'événement, fourmillent chaque jour plus, que ces gens-làtrouvent certainement le mieux leurs comptes. Chez les commerçants, laconcurrence est terrible, et chez les acheteurs, le soulagement de trouvermoins cher, est plus fréquent. Certes la contrefaçon est de mise, mais le plusimportant c'est d'apporter la joie, la même joie, aux enfants. Quant auxboutiques, durant la journée, elles sont moins animées. Car la plupart deshommes passent, à la fin du travail, au souk avant l'inévitable somme, et lesfemmes sont à la maison, retenues par leurs obligations ménagères. Alors c'estforcément en soirée que le couple sort pour les achats des habits des enfants,et puis discrétion à la faveur de la nuit oblige. Après la rupture du jeûne,les magasins rouvrent leurs portes, et des centaines et des centaines depersonnes envahissent les artères principales du centre-ville. Parmi elles,certaines sont là pour effectuer leurs premiers achats, d'autres s'ils n'ontpas oublié quelque chose. Et dans le magma humain qui se déverse sansdiscontinuer dans les boutiques, la gent féminine domine. Les femmes étant sansdoute plus douées que leurs opposés pour gérer les situations de crise. Témoincette dame d'un certain âge qui affirme sans sourciller : «J'achète pour mespetits-enfants, car mon fils a horreur des tractations avec les commerçants».Les uns sont à la recherche d'une taille ou d'une pointure unique ou rare, lesautres n'ont pas encore trouvé ce qui leur convient. Mais il y a surtout ceuxqui n'ont pas encore acheté, ceux-là hésitent ou attendent les tout derniersinstants pour espérer un quelconque rabaissement des prix. Comme c'estl'occasion de faire le plein, avant la longue traversée du désert, presque tousles commerces deviennent de véritables bazars. On y trouve de tout, vêtementspour enfants, pour bébés, pour femmes, souliers, badiyâ, layette... Et on al'impression que toutes les marques du monde (Dubaï, Syrie, Turquie, Maroc...)s'y trouvent. Mais c'est souvent la chinoise qui l'emporte en raison des prixaffichés (prix d'achat oblige...). A titre indicatif, un tailleur pour fillette(10-12 ans) «made in Dubaï» est facilement cédé à 5.000 DA alors que la mêmetaille «made in Cina», à moitié prix. Mais, en toute honnêteté, entre les deuxqualités, il y a tout un monde.  Quant aux démunis, ils espèrent un geste salutaire qui viendra desassociations caritatives ou de personnes bienfaitrices.


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