Soudani Abdelkader, un grand joueur, meneur de jeu et entraîneur. Il aurait eu 86 ans aujourd'hui.Soudani Abdelkader, surnommé amicalement «la perle noire de la cité minière», un champion prestigieux de basket-ball, parti un certain 15 avril 2007, il y a déjà 14 ans.
Natif de l'ancienne belle cité balnéaire de Beni-Saf, qui ne l'est plus hélas, Soudani est né un 24 décembre 1935, la veille de la célébration de Noël, peut-être un présage pour la cité minière sans pour cela en être le prophète, mais un précurseur dans sa ville, de ce formidable jeu de la balle au panier. Il est resté de son vivant un symbole, pour tous les jeunes de son époque, un exemple à suivre, tant pour son esprit sportif mais aussi pour sa mentalité d'homme avenant, aimable et plein de sympathie. Il était grand de taille, bel homme, svelte, agile et face au panier il avait un ?il de lynx et une visée exceptionnelle. Il ne ratait jamais son panier et souvent de panier à panier. Avec lui, le jeu se faisait dans les airs et non au sol, comme il était pratiqué à l'époque. Il faisait vibrer les gradins du stade ‘Tabtab Boulenouar' et les cris de joie et applaudissements étaient nombreux. Une fierté pour les Beni-safiens. Il y avait toujours de l'émotion, des moments uniques. Des exploits de Soudani, il y en eu, et son souvenir restera gravé dans la mémoire « des jeunes » de sa génération. Il a fait rêver tant et tant de joueurs benjamins et les enfants de la ville. Il était magnifique. Une légende du basket ! Du pur bonheur !
Décédé le 15 avril 2007, il a laissé sept enfants (cinq garçons et deux filles) aussi gentils et discrets que lui.
La ville de Béni-Saf, à une certaine époque, était plus connue de par son port, un ancien premier port de pêche mais aussi d'exportation de vin par l'ONCV (Office National de Commercialisation de produits viti-viticole). Par ce port était également exporté le minerai de fer, qui paraît-il avait une excellente densité de fer, vers les pays de l'Europe occidentale principalement. Avec cette réputation, cette reconnaissance et cette réalité sur le plan commercial à l'international, le nom de Béni-Saf a eu en plus, une belle et inoubliable aura que lui a donnée Soudani Abdelkader, dans le domaine sportif de la balle au panier.
Talentueux et précis dans son jeu, Soudani a contribué superbement a donné à la ville, qu'il aimait par-dessus tout, un glorieux épisode, en lui donnant une fantastique image de marque. Parler de Béni-Saf, ce n'était plus le port ni la mine qui donnaient naissance à des discussions animées, mais c'était la JPBS, qui soulevait de fervents soutiens verbaux et gestuels, sur les terrasses de café et ailleurs, en tous lieux.
Inoubliable et éternel Soudani, l'unique ‘perle noire' de l'ex-cité minière, qui a rendu son âme à Dieu, un certain dimanche 15 avril 2007, et comme une rumeur impossible à retenir, ni à vérifier, une vraie traînée de poudre, la triste nouvelle a envahit la commune, les alentours, la wilaya et le pays.
De partout les appels téléphoniques se succédaient même au-delà de la grande bleue, allant jusqu'à l'Arabie Saoudite où il serait resté plus de deux mois hospitalisé pendant un pèlerinage (Omra)
Ce grand monsieur avec des qualités rares aujourd'hui, exceptionnelles à l'époque, avait été célébré par le monde du basket-ball, comme étant le... basketteur du siècle, qui avait fait gravir à son équipe tous les échelons.
J'avais un an quand il avait entamé sa belle perspective sportive, dans la section des benjamins de la fameuse JPBS : lui avait déjà une quinzaine d'années.
Il a été sacré quatre fois vainqueur de la Coupe d'Oranie, champion d'Algérie et champion d'Oranie. Il a été également sélectionné plus de 50 fois en équipe nationale algérienne, et a participé dans des rencontres internationales à Dakar, à Brazzaville et à Tunis. Evidemment, lister ses tournois et ses performances connues et reconnues, n'est pas facile. Il faudrait plusieurs pages. Dans les années 68-71, il devient entraîneur à la JPBS, avant de rejoindre le NAR d'Oran, puis celui d'Arzew et du MPO, du COUS d'Oran, au CRBBS et à l'USMBA en 94-98.
Une légende, ce sacré Soudani. Il n'a jamais quitté le basket. Il a mis une auréole sur l'indomptable et rarement vaincue, cette équipe, son bébé qu'aura été la JPBS (Jeunesse Populaire de Béni-Saf). C'est donc au cours de son voyage en Arabie Saoudite qu'il tomba malade et fut hospitalisé sur place pendant plus de deux mois. A la suite de quoi, il fut transféré dans une clinique à l'est de l'Algérie et ensuite à Béni-Saf.
Cet accident de santé, un AVC dit-on, le cloua au lit jusqu'à sa mort. En France, un comité de soutien avait été ouvert le 24 avril 2005, pour lui venir en aide avec l'objectif de le faire soigner Outre-mer. Hélas, cet appel à la solidarité envers Soudani Abdelkader ne reçut pratiquement pas d'écho. Dommage, mais comme on dit en général, c'est le destin. En tous les cas, les autorités locales de l'époque n'avaient rien fait pour lui, et comme tous les Beni-safiens, il fut pleuré après... sa mort. En effet, Béni-Saf ne pleure les siens que quand ils sont partis.En cette veille du tristement évocateur 15 avril 2007, j'ai une pensée pour notre sensationnel basketteur, à qui je rends hommage et qui avait été sacré champion du siècle par la Fédération algérienne de basket... Tout un symbole.
Il est regrettable que malgré tout ce qu'il a fait pour la ville de Béni-Saf dans le domaine qui était le sien et toute la belle image de marque qu'il avait réussit à donner à Béni-Saf, il n'y a jamais eu une reconnaissance «politique» qui aurait permis de se souvenir de cet homme, en se remémorant son nom. Pourquoi, les autorités locales n'ont jamais pensé à donner son nom à un stade ou autre infrastructure, à une rue ou une place voire ériger une stèle à sa mémoire '
J'espère que les responsables des quartiers, de l'APC, de la daïra, de la wilaya, du ministère des Sports, penseront donc à immortaliser son action pour le basket algérien et pour sa ville. Les associations locales peuvent faire pression pour honorer le nom de cet homme unique en son genre.
Ne pas oublier que Soudani Abdelkader est à lui seul un patrimoine. Juste pour que les jeunes apprennent à connaitre ses actions et pour que les « anciens » s'en souviennent.
*Ancien de la cité minière
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Posté Le : 05/05/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Seghiouer
Source : www.lequotidien-oran.com