C'est une grève aux revendications maximalistes qui vient de se déclencher à la cimenterie de Béni-Saf (SCIBS) suite à un préavis de grève émis le 6 mars.
Entre la direction de l'usine et le collectif des salariés, le divorce est tel que leur assemblée, sous la présidence de la section syndicale UGTA, exige au premier chef des dix points de leurs revendications qu'il soit mis un terme au mandat de gestion détenu par le groupe Pharaon. Pour rappel, ce dernier, disposant de 30% des parts de l'usine, a la haute main sur son management depuis juillet 2005, le Groupe public ERCO étant le propriétaire majoritaire.
La production annuelle y atteint 1 250 000 tonnes de ciment alors que l'effectif total du personnel est de 500 agents. La deuxième exigence des grévistes concerne le départ du directeur général et de son staff, ce qui dénote de manifestes difficultés relationnelles au sein de l'usine. Ce n'est qu'en troisième point que figure l'exigence relative à la satisfaction des revendications ayant fait l'objet d'un PV de conciliation en février 2002 suite à un sit-in observé un mois plus tôt (El Watan du 25.01.2012).
Par leur arrêt de travail, les protestataires exprimaient leur «colère» et leur «amertume» contre «le manque de sérieux et de responsabilité» de leur direction générale accusée de n'avoir pas honoré ses engagements suite à une conciliation début décembre 2011 sous l'égide de l'inspection du travail. Les grévistes dénonçaient alors l'absence d'un organigramme en conformité avec l'organisation du travail, sachant que de cet instrument découle l'établissement de plans de carrière, et qu'en son absence les promotions à SCIBS s'effectuent dans l'opacité totale et sans aucune logique.
En outre, ils s'élevaient contre la non-application du point de la convention collective relatif au prêt à la construction et au prêt pour l'achat d'un véhicule. De même, ils relevaient des conditions de travail jugées déplorables. Pour la présente grève, les autres points concernent la réintégration «sans condition» de Bouhassoun Boucif, le maintien de tous acquis, le recrutement pour ramener l'effectif à celui qu'il était avant le partenariat avec Pharaon, la régularisation par la promotion du personnel lésé (celui de la fabrication, l'expédition, maintenance, femmes de ménage), la titularisation du personnel contractuel, le paiement de la prime de panier pour le personnel qui ne bénéficie pas de la cantine depuis juillet 2012.
Enfin, en dernier point, les grévistes marquent leur solidarité avec les 130 salariés de l'Entreprise de maintenance industrielle et des constructions métalliques (EMICM) en conflit avec leur entreprise sous-traitante au sein de SCIBS (El Watan du 26.02.2013).
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Posté Le : 19/03/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Kali
Source : www.elwatan.com