Béni-Saf Espacement des naissances : plus de 10.000 femmes sensibilisées

En marge de la journée mondiale de la population, consacrée cette année à la planification familiale, la cellule de formation de l'EPSP de Béni-Saf a organisé une large campagne de sensibilisation en direction des femmes.

L'opération, qui a duré une semaine, s'est déroulée au niveau de l'ensemble des PMI opérationnelles à travers 9 centres de santé, dont ceux de Oulhaça et de Sidi Ouriache, sous le contrôle de l'EPSP. La mission a été, bien sûr, confiée aux équipes médicales ayant déjà la qualité requise et l'expérience du terrain pour informer, expliquer et véhiculer l'avantage d'un espacement de naissance, placé d'ailleurs sous le slogan «La planification familiale, un droit. Faisons-en une réalité».

Le médecin Smahi ne s'est pas empêché pour nous en dire quelques mots sur cette planification familiale. La planification familiale permet aux familles de consacrer plus de ressources à chaque enfant, d'améliorer la nutrition, le niveau d'instruction, le niveau d'éducation et le niveau de vie de tous leurs membres. La planification familiale rend la grossesse moins dangereuse et plus prévisible. La planification familiale permet à la femme d'élever à l'aise ses enfants, de vivre bien sa vie et pour d'autres d'être libres de poursuivre leurs études et d'entrer dans la population active. Lors de cette campagne de sensibilisation, l'on a estimé à plus de 10.000 le nombre de femmes touchées, toutes venues fréquenter, pour une raison ou une autre, en cette période les lieux de santé déjà indiqués. Il a été indiqué qu'aujourd'hui les femmes sont de plus en plus nombreuses à venir chaque mois enlever leur quota de pilules d'un cycle, un cycle parfois pour le trimestre. A titre indicatif, au niveau de la polyclinique du quartier Duplex, qui couvre la zone sud de la ville, elles étaient 695 femmes en 2004 à fréquenter le service de PMI alors qu'en 2007 elles sont passées à au moins 1.218, soit un taux de 40%, à s'inscrire dans ce mode d'espacement de naissance, sans compter celles qui préfèrent passer directement à la pharmacie pour acquérir le produit contraceptif. Cette année, avec cette opération, les chiffres devront encore grimper, ajoute-t-on. Pour Zohra, une infirmière chevronnée, le plus important c'est qu'aujourd'hui chez beaucoup de femmes la réceptivité est bien facile. Le niveau d'instruction et même la teneur d'intéressement font que le message passe plus vite, encore que les femmes cherchent aujourd'hui plus de détails sur tous les types de contraception dans toutes leurs formes.

Ainsi, lit-on sur un support technico-médical, utilisé pour expliquer à la femme toutes les raisons utiles pour espacer les accouchements, la pilule arrive en première position comme moyen utilisé dans la contraception orale. Cependant si la pilule existe sous deux types, la pilule combinée et la pilule microprogestative, il existe aussi un autre type de traitement, le traitement progestatif, ayant aussi un effet contraceptif. Là, il ressort que l'efficacité de la pilule est très grande, souvent supérieure à 99%, mais elle peut être compromise par les oublis ou encore les effets indésirables qui conduisent souvent à l'arrêter. Dans le premier cas, il existe la contraception d'urgence ou de rattrapage. L'avantage, c'est qu'elle existe en tablette unique, voire doublée. Elle constitue une méthode de rattrapage en cas d'oubli. Ce type de contraception a montré son efficacité à 95% des cas lorsqu'il a été utilisé dans les 24 h, et même à 58% lorsque l'oubli n'a pas dépassé les 72 h. Que ce soit pour la pilule combinée ou la pilule microprogestative, prises sans oubli, les deux types de pilule sont d'efficacité identique.

La pilule peut être remplacée par le DIU (dispositif intra-utérin) appelé plus couramment le stérilet, un dispositif contraceptif utilisé dans les effets indésirables ou encore pour éviter l'interaction des médicaments pour les femmes sous traitement médical. Il existe aussi une autre forme de contraception de protection pour empêcher la grossesse, le patch contraceptif, un timbre qui se colle sur la peau et qui contient une association similaire à celle d'une pilule combinée. Les deux hormones pénètrent dans le sang à travers la peau.

Toujours dans le but d'éviter la grossesse, on peut utiliser l'implant. Une méthode, beaucoup plus utilisée en Europe, qui consiste à insérer un bâtonnet sous la peau du bras. Il y a aussi la stérilisation à visée contraceptive mais dont l'efficacité n'est pas garantie à 100%, elle est variable en fonction des différences médicales. Dans beaucoup de pays, la loi autorise toute personne majeure qui en fait la demande à subir une intervention chirurgicale à visée contraceptive. En Algérie, l'intérêt pour cette méthode est faible, car elle est considérée comme définitive. En somme, les PMI sont toujours chargées pour orienter la femme.