En collaboration avec la SPO (Société de pédiatrie de l'Ouest), l'hôpital de Béni Saf, sous la houlette du Dr Belahmar, a organisé ce jeudi au complexe touristique «Syphax» Rachgoun Ouest, une journée de pédiatrie ayant pour thème «Le nouveau-né». L'illustre professeur Jean-Paul Grandaud, un Algérien d'origine belge, a été l'invité de marque de cette manifestation médicale à laquelle ont assisté plus d'une centaine de personnes issues du corps médical et paramédical (pédiatres, médecins, radiologues, anesthésistes-réanimateurs, laborantins, infirmiers). Au menu, douze communications étaient proposées. L'allocution d'ouverture était prêtée au Dr Grandaud qui, tout ému d'être là, a dit «Le nouveau-né est un domaine particulièrement sensible», l'enjeu est la mortalité post et néonatale qui représente aujourd'hui 30/1.000 de décès dont 1/4 sont des nouveau-nés due à l'infection néonatale. Il rappellera aussi l'importance de la consultation au 17e jour de la naissance, un examen qui donne une précieuse appréciation sur les 3 semaines suivantes. La journée d'étude s'enchaîne tout de suite sur le thème «L'infection néonatale», présenté par le Dr Dib du CHU Tlemcen, qui prendra une grande place. En général, les infections néonatales ou les infections materno-foetales bactériennes du nouveau-né apparaissent dans les 7 premiers jours. Et si la mortalité a diminué, a expliqué le Dr Dib, c'est grâce aux progrès de la médecine notamment aux techniques de réanimation. Les chiffres sont descendus de 30 à 10%. L'observateur fera, à travers ce sujet, une obligation d'une conduite à tenir notamment devant un accouchement prématuré, fébrile ou contexte infectieux, en premier lieu le bilan biologique. Vint ensuite l'intervention du Dr Belahmar, chef de service de pédiatrie de l'hôpital de Béni Saf, qui a présenté une étude épidémiologique de l'infection néonatale, une étude expérimentale effectuée au niveau du même hôpital. Il notera encore que l'infection néonatale reste la cause majeure de morbidité et de mortalité. En Algérie 30.000 décès de nouveau-nés sont enregistrés par an dont 73 à 80% en période néonatale. Et grâce aux plans de santé mis en place par l'Etat, les chiffres ont reculé, indiquera-t-il. A l'hôpital de Béni Saf, par exemple, les résultats obtenus sont satisfaisants. Le nombre de décès est passé de 21 en 2006 à 13 dans l'année suivante (2007). Et plus les intervenants se succédaient, plus les communications devenaient extrêmement captivantes, ce qui ne laissera pas indifférent le Pr Grandaud. «Je tiens à exprimer tous mes compliments aux intervenants quant à la qualité des exposés dont les sujets revêtent un caractère fort intéressant et d'actualité». Tour à tour, les spécialistes Smahi du CHU Tlemcen et Terki de celui d'Oran, toujours images à l'appui, viendront parler respectivement des «Ictères du nouveau» et de l'»Antibiothérapie en pédiatrie», deux sujets qui ont mérité une grande curiosité de l'assistance. En deuxième séance, trois thèmes étaient exposés, les «Convulsions fébriles de l'enfant», le «Dépistage et prise en charge de la luxation congénitale de la hanche et du plexus brachial» et les «Fractures supra-condyliennes» par respectivement les spécialistes Senhadji de l'hôpital d'Oran, Bendouis d'Aïn Témouchent et Bouguerra de Béni Saf. A trois, ils apporteront, par leurs expériences, des explications aux questions posées dans la salle. A titre d'aperçu, le Dr Bouguerra parlera des méthodes et matériels appropriés nouveaux utilisés aujourd'hui dans cette spécialité, comme la technique «Judet», qui est, semble-t-il, aujourd'hui la plus pratiquée notamment dans les fractures en extension, qui sont les plus fréquentes (95 %), le reste en «flexion» (5 %). L'après-midi, cinq thèmes furent consacrés, les «Pneumopathies dyspnéisantes chez l'enfant» par le Dr Bouhamidi, la «Rhinite allergique chez l'enfant» par le Dr Attia, la «Tuberculose chez l'enfant» (diagnostic) par le Dr Radoui, la «Tuberculose chez l'enfant» (traitement) par le Dr Terki, tous du CHU d'Oran. Et enfin la sortie a été réservée à une femme, paradoxalement, ironisera cette dernière, le Dr Boukli de l'hôpital de Aïn Témouchent qui a traité du «Diabète chez l'enfant», un sujet d'ailleurs remarquable, notant d'abord au passage que l'enfant, comme l'adulte, peut devenir malade du diabète. D'ailleurs les chiffres parlent d'eux-mêmes, sur 100.000 enfants, 5 à 10 sont malades du diabète dans le monde. Les modes de vie, l'obésité et même le herpès sont particulièrement à l'origine de cette maladie chez l'enfant qui souvent présente un taux de sucre de 2 à 3 g/l. Le risque génétique est de l'ordre de 0,4 %. Le père diabétique présente le plus grand risque (6 à 9 %), tandis que lorsque la mère l'est, le risque est de l'ordre de 1,3 à 4 %. Enfin, notons qu'entre chaque séance, un débat était ouvert et les intervenants se voyaient répondre aux questions des praticiens. Des sujets d'ordre médical liés au thème et aux situations qu'ils rencontraient souvent lorsqu'ils sont face au nouveau-né malade et ses complicités.
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Posté Le : 17/02/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed Bensafi
Source : www.lequotidien-oran.com