L’île de Rachgoun est un véritable joyau du complexe insulaire de l’Ouest algérien, une icône touristique de la wilaya et un lieu d’une intense activité socioéconomique.
Mis aux oubliettes depuis près de deux décennies, le dossier portant sur l’étude de classement de la zone terrestre et marine de l’île de Rachgoun de Aïn Témouchent et de ses eaux adjacentes est enfin débloqué par Samia Moualfi, la ministre de l’Environnement, qui vient de donner le feu-vert pour le lancement de l’étude de ce projet.
L’île de Rachgoun figure désormais sur la liste des sites potentiels à protéger en Algérie dans le cadre du 1er plan d’action national pour la mise en place des aires marines et côtières protégées. L’île de Rachgoun est un véritable joyau du complexe insulaire de l’Ouest algérien, une icône touristique de la wilaya et un lieu d’une intense activité socioéconomique.
Sauf que pour les écologistes, si celle-ci n’est pas suivie d’une vision pour son développement, elle pourrait constituer une menace pour son patrimoine naturel, culturel et historique. C’est donc dans cette optique qu’un expert en la matière fut dépêché ces derniers jours au niveau de la wilaya pour relancer l’étude en question.
En effet, une réunion de consultation s’est tenue la semaine dernière au niveau de la direction de l’environnement de la wilaya de Aïn Témouchent, encadrée par Dr Mouloud Benabdi, expert international, spécialiste de la conservation du milieu marin et littoral et des aires marines protégées, avec la participation des représentants des secteurs concernés et des associations écologiques.
Partant du fait que la protection de l’île de Rachgoun est un avenir du développement durable dans la région, celle-ci a été au cœur de cette rencontre consultative dans une approche participative.
Cette mission d’étude a été confiée, rappelons-le, au bureau Abysse Environnemental Services, à la faveur d’un appel d’offres national lancé au cours du mois de juin 2021, lequel a mobilisé un groupe d’experts algériens dirigés par Dr Mouloud Benabdi.
“Cette étude devait être menée depuis fort longtemps, dans la mesure où l’île de Rachgoun faisait partie du programme du ministère de l’Environnement qui date de l’année 2002 et qui a fait l’objet de plusieurs études d’expertise depuis 2016 en vue de sa protection. Et aujourd’hui on devra comparer toutes ces études pour voir quelles sont les spécificités de cette région, si elle nécessite une protection ou non. Nous avons réalisé qu’il s’agit d’une zone très importante par rapport au littoral de la wilaya de Aïn Témouchent, mais aussi par rapport au littoral de l’Ouest algérien et la mer Méditerranée, en particulier la mer d’Alboran qui présente des spécificités importantes. Cette fois-ci nous sommes venus pour réaliser la dernière phase du projet, celle du classement selon une approche participative et inclusive de l’ensemble des parties prenantes locales et nationales pour garantir l’appropriation du projet par les acteurs et leur totale adhésion aux différentes phases de création et de gestion de la future aire marine et côtière protégée”, a-t-il indiqué.
Aussi, selon une source proche du dossier qui est suivi directement et personnellement par la nouvelle ministre de l’Environnement, cette phase d’étude devra être achevée au plus tard dans les trois mois à venir, laquelle, une fois validée par les autorités locales par un arrêté de wilaya et un procès-verbal qui devront accompagner le dossier qui sera transmis au ministère pour approbation, permettra à la zone marine des deux rives de Rachgoun et à l’île d’être protégées.
Selon notre source, cela ne signifiera nullement que ces endroits seront interdits aux baigneurs, aux associations et autres chercheurs, mais ils devront être réglementés face aux jets des déchets et à la pêche anarchique et bénéficieront donc d’une surveillance efficace et d’une gestion appropriée.
Le processus de classement est mené en étroite collaboration avec le centre d’activités régionales pour les aires spécialement protégées, avec l’appui financier de l’Union européenne (UE), par le biais du projet régional IMAP-MPA et la fondation MAVA pour la nature à travers le projet régional NTZ/MPA.
“Il va sans dire que cette mission d’étude prévoit des rencontres avec les divers acteurs en relation directe ou indirecte avec l’espace marin et terrestre de l’île de Rachgoun avec pour objectif d’identifier les intérêts et les attentes de ces derniers, tout en adaptant les approches qui devront répondre aux impératifs socioéconmiques et de conservation de la zone. L’analyse des résultats des rencontres, couplées au diagnostic bioécologique et socioéconomique, permettra de fournir les éléments nécessaires au classement de la zone, à l’élaboration d’un plan de gestion, ainsi qu’à la construction d’une gouvernance participative et inclusive de l’ensemble des acteurs-clés de la future réserve”, a-t-on indiqué.
Une fois classé, ce projet constituera un véritable acquis pour la wilaya de Aïn Témouchent, eu égard à son importance touristique, écologique et culturelle.
Photo: L’île de Rachgoun. © D. R.
M. LARADJ
Posté Le : 28/10/2021
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : M. LARADJ
Source : liberte-algerie.com du mercredi 27 octobre 2021