Algérie

BENI-SAF



BENI-SAF
Des marins-pêcheurs du port de Béni-Saf se disent confrontés aux lourdeurs bureaucratiques. Ils affirment être privés depuis 18 mois des versements de leurs allocations familiales.Ce mercredi, souhaitant interpeller de nouveau les responsables concernés, ils ont exposés leurs problèmes à la presse. «Dans le monde de la pêche, explique Brahim, on n'a pas toujours le choix.On travaille sur le premier bateau sur lequel on peut trouver du travail et on pêche dans la première zone dans laquelle on estime trouver du poisson en abondance». Et comme le poisson le plus recherché, la sardine, est une espèce migratrice, cela suppose que le marin-pêcheur, lui aussi, est souvent nomade. Il peut faire plusieurs bateaux et autant de ports dans une vie, aussi courte soit-elle. Brahim est bénisafien ; il est marin-pêcheur depuis au moins une vingtaine d'années et il a déjà fait le tour des quais du pays, car il a au moins quatre «bouches» à nourrir. Mais pour lui, le problème n'est pas là. Le problème aujourd'hui, c'est quand vient la fin de chaque trimestre, période des paiements des allocations familiales (AF) à tout affilié social et où le marin-pêcheur doit aller obligatoirement aux guichets de la caisse sociale. Pas n'importe quelle caisse mais là où l'employeur, c'est-à-dire le propriétaire du bateau, effectue le versement des cotisations pour ses employés, l'équipage qui exerçait sur son bateau durant cette période.Plus clairement, souligne Brahim, les AF sont payées à la caisse de la ville du port d'attache du bateau. Avant d'être relayé par Boudjemâa, un autre marin-pêcheur : « L'intéressé (le marin-pêcheur) doit obligatoirement fournir une déclaration d'emploi dûment remplie, signée et cachetée par l'employeur dans laquelle sont mentionnées les périodes de travail».Abdelkader, qui s'était fait discret, intervient à son tour :»Dire qu'avant 1988, nous autres, les gens de la mer, étions régis par une caisse propre à la profession, la caisse de protection des gens de la mer. Et les allocations familiales étaient payées par mandat envoyé au marin-pêcheur à l'adresse de son lieu de résidence». Aujourd'hui, certains marins-pêcheurs de Béni-Saf, certainement de Bouzedjar aussi, même en ayant régularisé plusieurs fois leur situation administrative vis-à-vis de la caisse où est affilié l'employeur, n'ont toujours pas perçu un sou des AF, certains depuis 18 mois. Plusieurs fois, j'ai fait des centaines de kilomètres pour aller encaisser mes AF, et à chaque fois, on me demande de fournir un autre document», a affirmé un autre «bahri», sans indiquer le nom de la ville. Même son de cloche pour le remboursement des frais médicaux.Brahim termine : «Quand vous travaillez ou vous avez travaillé sur un bateau immatriculé hors Béni-Saf, par exemple à El-Kala, et pour être remboursé de vos frais médicaux engagés, vous devez aussi et nécessairement aller jusqu'à la CNAS de cette ville même si le bateau est toujours en activité à Béni-Saf». Et c'est valable pour toutes les caisses locales ou régionales, ajoutera t-il. Enfin, dire que pour les gens de la mer, faire des frais en plus pour se faire rembourser, ça n'arrangerait personne sauf de voir ces lourdeurs bureaucratiques tout simplement s'alléger.




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