Béni-oui-oui...

Beaucoup de bruit pour finalement rien du tout alors que les manchettes des journaux laissaient plutôt supposer un débat passionnant, voire mouvementé au sein de l'assemblée générale de la Fédération de football. Les bilans de l'actuelle direction de la FAF, menée par Mohamed Raouraoua, sont passés sans surprise comme une lettre à la poste, sans aucune voix discordante, sans dissidence. C'est l'absolutisme à un moment où la scène footballistique foisonne de problèmes en tout genre, notamment en ce qui concerne la gestion aléatoire des clubs professionnels, la misère infrastructurelle et les scandales à répétition de l'arbitrage. Il n'y a pas pour ainsi dire un seul président de club ou de ligue qui a pris son courage à deux mains pour exposer des tracasseries qu'il endure pourtant chaque jour que Dieu fait. Aucun dirigeant ne s'est senti interpellé par un soupçon de conscience pour dire que tout ne va pas très bien et qu'à côté des prouesses d'une équipe nationale clés en main, le football local traverse une crise indéniable. Pourtant, ce ne sont pas les thèmes qui manquent : le chapitre du professionnalisme mériterait, à lui seul, une plénière, le volet de la formation au sein des clubs, la gabegie de l'arbitrage aussi, mais rien, nada. Tout le monde fait comme si de rien n'était, l'essentiel c'est de sauvegarder son strapontin bien au chaud en attendant Godot.À force de faire dans la figuration, l'AG de la FAF est devenue une simple chambre d'enregistrement alors qu'elle est censée être un cadre de débat fécond et une force de proposition pour tenter de sortir du tunnel dans lequel le football algérien s'est fatalement engagé. Les membres de l'AG ont encore une fois, en présence du ministre de la Jeunesse et des Sports, perdu une occasion d'exposer leurs problèmes et de proposer des solutions ; peut-être ont-ils choisi, de privilégier les plateaux TV (une fois que Raouraoua aura le dos tourné) pour ruer dans les brancards, histoire de faire encore une fois dans le m'as-tu vu ! Le rôle de l'opposition n'est pas de faire dans l'agitation et encore moins de cautionner à tout va ; mais cela requiert un certain sens de responsabilité visiblement absent chez les membres de l'AG. Surtout quand vous apprenez que ces mêmes membres, sur une proposition pour le moins qu'on puisse dire discutable, ont décidé à l'unanimité de réhabiliter un repris de justice, un ex-dirigeant qui a insulté la République et souillé tout un gouvernement. Lamentable ! SAMIR LAMARI