En ce jeudi 14 août, une dizaine de foyers d'incendie se sont déclarés dans la commune rurale l Les flammes, attisées par le sirocco, se sont propagées rapidement pour dévaster des centaines d'hectares de vergers, d'oliveraies et de pinèdes l L'origine criminelle de ces incendies ne fait pas de doute chez les villageois. Béjaïa : De notre bureau Un paysage lunaire et des citoyens au bord du désespoir. Voilà le visage qu'offrait hier Béni Maouche, une commune rurale située au sud de la wilaya de Béjaïa. Cette localité, connue pour ses figues et ses olives, aura vécu l'une des journées noires de son histoire. Vers 11h, une dizaine de foyers d'incendies se sont déclarés simultanément, en divers points du territoire de la commune, à quelques minutes d'intervalle les uns des autres. Attisées par le violent sirocco qui n'a pas cessé de souffler durant toute cette journée caniculaire du jeudi, les flammes se sont propagées très rapidement pour avaler des centaines d'hectares de vergers, de figueraies, d'oliveraies et de pinèdes.Malgré la forte mobilisation de la population et l'intervention de l'unité de la Protection civile de Seddouk, rejointe un peu plus tard par des renforts venus de Béjaïa, la progression des incendies sur plusieurs fronts a fini par menacer neuf villages dont les populations ont été évacuées. Au village d'Iâmaren, l'un des plus touchés par la catastrophe, nous avons rencontré des paysans complètement ruinés. L'un d'eux, Fettal Abbes, a eu beaucoup de peine à cacher son émotion. Il a presque tout perdu. Son stock de foin, plus de 700 bottes, ses ruches, son verger, ses oliviers, ses figuiers, sa tuyauterie et son matériel agricole. Il ne lui reste que sa maison, épargnée par les flammes grâce à l'intervention des citoyens et des services de la Protection civile. « Je me suis sacrifié pendant des années et il ne me reste plus rien. Des années de labeur sont parties en fumée. Même d'ici à 10 ans, je ne pourrais pas refaire ce que j'ai perdu », dira-t-il, les larmes aux yeux, le regard perdu dans le paysage de cendres et de désolation environnant sa maison. D'autres citoyens viendront appuyer ce constat amer et ce sentiment d'abandon que ressent la population après la série de catastrophes que la région a connue.En effet, après les criquets d'il y a deux ans, le séisme de 2000 qui a détruit un peu plus de 1500 maisons, voilà les incendies qui obligent beaucoup d'agriculteurs et d'éleveurs à mettre un genou à terre. Rencontré au seuil d'une maison dont les murs ont été léchées par les flammes, un vieil homme triste mais digne dira que c'est la pire des catastrophes qu'il a connues au terme d'une vie vouée au dur labeur de la terre. « Personne ne se rappelle de notre existence ici », lâche-t-il, amer. Laâla Aouchiche, qui exploite une ferme qui compte 150 vaches laitières, 50 génisses pleines et une quarantaine de veaux d'engraissement, a été également touché par le sinistre. Cet éleveur qui exploite, parallèlement à son élevage, plusieurs lopins de terre a perdu 3,5 hectares de pommiers. En compagnie du président de l'APC de Beni Maouche, Laidaoui Rabah, nous nous sommes rendus dans plusieurs villages touchés par les incendies de jeudi. Le constat chiffré est difficile à établir. Ce sont des centaines d'hectares, essentiellement de figuiers et d'oliviers, qui ont été ravagés par le feu.C'est la principale et quasiment l'unique ressource de cette commune pauvre qui s'étend sur 95 km2. « Au bas mot, on peut évaluer les dégâts à près de 30 milliards de centimes », dira l'un des élus. Une dizaine de maisons ont été touchées par les incendies qui n'ont été circonscrits que tard dans la nuit. Si, fort heureusement, on ne déplore aucune perte humaine, c'est grâce à la mobilisation de tout un chacun. Cependant, dans cette commune de Beni Maouche, qui s'apprête à commémorer la date historique du 20 août et à célébrer la 7e édition de la fête de la figue, tout le monde s'interroge sur le pourquoi de cette série d'incendies dont l'origine criminelle ne fait guère de doute.
fettal beni maouche
fouad - alger, Algérie
09/03/2012 - 28479
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Posté Le : 16/08/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel Alilat
Source : www.elwatan.com