Algérie

Benhamadi: «Pas de pression» sur Djezzy



Le gouvernement algérien n'a jamais mis «de pression» sur le second opérateur de téléphonie mobile OTA (Orascom Télécoms Algérie) pour le racheter, contrairement aux affirmations du magnat égyptien Naguib Sawiris, patron du groupe OTH, propriétaire d'OTA.

 Le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Moussa Benhamadi, a affirmé jeudi aux journalistes, en marge d'une session de questions orales au Conseil de la Nation, qu'»il n'y a pas pressions» sur OTA. Il a tenu à affirmer que l'Algérie «n'exerce aucune pression» sur la filiale algérienne du groupe égyptien Orascom Télécoms Holding «pour les amener à vendre Djezzy à l'Etat algérien». M. Benhamadi a précisé que le gouvernement «a le droit de veiller à l'application du droit algérien (droit de préemption). Ce même droit qui a permis à OTA de créer une société en Algérie». Jeudi dernier, il avait, sur les ondes de la Radio nationale, rappelé que «l'Etat algérien est plus que jamais décidé à reprendre l'opérateur de téléphonie mobile OTA». Après s'être opposé à une opération de vente, selon certains milieux d'affaires, au Sud-africain MTN, l'Etat algérien a fait prévaloir son droit de préemption sur Djezzy, en application de la loi de finances complémentaire de 2009 (LFC 2009). M. Karim Djoudi, ministre des Finances, avait souligné qu'en matière de cession de participations des sociétés étrangères en activité en Algérie, celles-ci «doivent se plier aux lois et aux règlements algériens». «Dans le cas de Djezzy, l'Etat algérien affiche sa volonté d'exercer son droit de préemption à hauteur de 100% et de reprendre à 100% son capital». Pour autant, l'Etat algérien, qui n'a pas encore fait d'offre au groupe Orascom, «veut préserver l'entreprise Djezzy telle quelle. Préserver son réseau, son potentiel d'encadrement, son personnel et son portefeuille clientèle également», avait affirmé Moussa Benhamadi qui a souligné que «nous n'avons donc aucune intention de déstabiliser Djezzy, surtout qu'il s'agit d'une affaire qui marche bien. Nous voulons donc récupérer l'entreprise dans les meilleures conditions possibles». C'est un fait : «La décision politique a été prise pour l'acquisition de Djezzy… Nous essayons d'aller vite. Le processus est engagé, le dossier est ouvert. Ce n'est pas une affaire facile», avait encore lancé à la Radio M.Benhamadi, avant de confirmer jeudi que l'Algérie a mis en marche le processus de rachat de Djezzy, et sa valeur réelle sera connue vers la fin du mois de novembre après qu'un cabinet algérien, désigné par le gouvernement, aura achevé son expertise. A Londres, lors d'un forum économique organisé par un hebdomadaire bien coté sur la City, le propriétaire d'OTH (Orascom Télécoms Holding), Naguib Sawiris, avait affirmé que des pressions avaient été exercées sur son groupe par l'Etat algérien pour qu'il cède sa filiale algérienne. OTH avait en fait voulu céder sa filiale algérienne au Sud-africain MTN, mais l'Algérie, qui avait mal accepté qu'OTH vende sa filiale Orascom Cement au français Lafarge pour 8,8 Mds d'euros, a vite fait de faire prévaloir son droit de préemption. C'est à partir de là, vers la fin 2009, qu'ont débuté les péripéties de ce dossier. Jeudi dernier, M. Benhamadi, premier responsable du secteur des TIC, a clarifié les choses: «Cette société (Djezzy) est algérienne et obéit au droit algérien. Le droit algérien a préservé les investissements de la société depuis son établissement en 2003 en Algérie et lui a assuré un marché de 15 millions d'abonnés qui lui a permis de réaliser des profits considérables», a-t-il encore affirmé, avant de préciser que les négociations avec OTA n'ont pas encore débuté pour sa cession, car «aucune estimation n'a été faite».




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