Benghebrit paye pour sa loyauté

La date du 2 juin 2016 serait, sûrement, à jamais gravée dans la mémoire des élèves et leurs parents, jour où ont pris fin les examens du baccalauréat par un scandale qui n'a pas touché le secteur de l'éducation depuis l'année 1992, la raison étant la fuite des sujets via les réseaux sociaux.Dans un département qui vient à peine de retrouver calme et stabilité depuis l'avènement de sa ministre, Nouria Benghebrit, on commence à se poser réellement des questions sur la réalité de ce qui s'est passé lors de la semaine dernière, période des examens les plus importants dans la carrière des élèves pour le passage au grade supérieur, en quelque sorte, c'est l'attestation qui décide pour leur choix professionnel qui les accompagnera toute leur vie.Cap sur le secteur de l'éducation avant l'air de Benghebrit, c'était un secteur livré au chaos des débrayages tout au long de l'année, où les élèves étaient toujours victimes, ce qui a dégradé d'une manière importante le niveau de l'éducation scolaire dans les quatre coins du pays. Depuis son installation à la tête de ce département, médias, citoyens et pouvoirs publics sont témoins des efforts qu'elle n'a cessés d'effectuer pour restaurer sérieux, calme, et discipline dans ce secteur longtemps agité.Aujourd'hui, suite à la fuite des sujets, des camps bien précis réclament sa démission. Ainsi, la ministre se retrouve victime d'un complot pour détruire, d'une manière ou d'une autre, tout le travail qu'elle a pu faire pendant ces deux dernières années. Déterminée à arranger ce secteur ravagé par des années d'anarchie, la ministre paye, aujourd'hui, pour sa loyauté qu'elle a consacrée par tant de rigueur et d'acharnement dans son travail en tant que ministre de l'Education nationale.L'après-midi du jeudi dernier, elle s'est réunie avec les syndicats et les parents d'élèves pour discuter des mesures à prendre suite à ce scandale. Aucune annulation de l'examen n'a été décrétée. Par ailleurs, les syndicats du secteur de l'éducation ont estimé, nécessaire de durcir les sanctions à l'encontre des responsables de la fuite des sujets du baccalauréat 2016 au moment où les avis restaient partagés quant à la réorganisation des examens dans les matières concernées notamment les sciences de la nature et de la vie.Cependant, l'enquête impliquant 31 personnes dans l'affaire de la fuite des sujets est en cours. Dans ce sens, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, a indiqué jeudi matin que les procureurs de la République dans certaines wilayas du pays avaient ordonné à la police judiciaire de la Gendarmerie nationale d'ouvrir une enquête sur les faits liés à la fuite des sujets du baccalauréat. «Lorsqu'il s'agit de faits à caractère pénal, la justice n'attend pas», a souligné Louh en marge d'une séance plénière à l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales.Mercredi, le département de Nouria Benghebrit avait annoncé l'ouverture d'une enquête suite à des informations relayées sur les réseaux sociaux faisant état de fuite de sujets du baccalauréat afin d'identifier et poursuivre les personnes impliquées. Le ministère de l'Education nationale avait indiqué qu' «en cas de confirmation d'une quelconque atteinte à la crédibilité de cet examen, il engagera, de concert avec les autorités compétentes, les investigations nécessaires pour identifier et poursuivre les personnes impliquées».Le ministère avait précisé également que l'opinion publique sera informée, juste après la fin des épreuves, d'une première évaluation du baccalauréat 2016 par la tutelle et les partenaires sociaux. Quelques jours avant le baccalauréat, la ministre avait déclaré «nous avons des services qui sont aujourd'hui en mesure d'identifier ces tentatives de fraude», soulignant qu'à travers la commission installée entre les différents secteurs, l'échange d'informations a été instantané et des actions immédiates ont été prises contre les fraudeurs.En ce qui concerne la fuite des sujets des examens, la même responsable avait affirmé que cette fuite est épargnée, en soulignant que «pas moins de 150 enseignants actuellement en isolation sont chargés d'élaborer les sujets des examens et ne sortiront que le dernier jour du baccalauréat».