Benghebrit mettra le holà aujourd'hui

On parle déjà d'un baccalauréat qui se déroulera entre le 29 mai et le 2 juin, et d'un Brevet d'enseignement moyen qui doit avoir lieu du 24 au 26 maiCette nouvelle concession risque de faire «jurisprudence» et devenir pour les élèves une «mauvaise habitude» comme celle de la définition des seuils des programmes...Le bac et le BEM auront lieu avant le Ramadhan! C'est la surprenante annonce faite en ce début d'année 2016 par la ministre de l'Education nationale Nouria Benghebrit. On parle déjà d'un baccalauréat qui se déroulera entre le 29 mai et le 2 juin, et d'un Brevet d'enseignement moyen qui doit avoir lieu du 24 au 26 mai tandis que l'examen de fin de cycle primaire est fixé au 22 mai prochain. Ce qui, selon certaines indiscrétions, devrait être confirmé, aujourd'hui, par la ministre lors de son déplacement de deux jours à la wilaya d'Adrar.Cette décision est d'autant plus surprenante que Mme Benghebrit s'était montrée jusque-là inflexible sur la question. Elle qui avait pris la bonne décision de fixer les dates des examens de fin de cycle en début d'année. Mais voilà que la polémique aura fini par l'emporter! La ministre de l'Education nationale décide de tout chambouler et écourter encore plus l'année, au risque de ne pas terminer une grande partie des programmes, qui déjà avec une année qui se finit en juin ont du mal à être bouclés.La première responsable du secteur de l'éducation à tenté de dissiper les craintes quant à la finalisation de ces programmes à temps en mettant en exergue le fait que l'année n'a encore connu aucune perturbation.«Les travaux des trois conférences régionales ont finalement montré l'état de bon avancement des programmes d'enseignement», a-t-elle déclaré à partir de Londres où elle est en mission de travail. Mais peut-on justifier le raccourcissement d'un programme prévu pour une période donnée' Chose que réfute les syndicats autonomes, qualifiant même cela de «caprice». Au fait, c'en est un. Car Nouria Benghebrit a répondu de façon «politique» à une question éducative.«Les élèves et leurs parents ont exprimé une demande qui traduit une inquiétude tout à fait légitime, à laquelle je ne pouvais pas répondre avant de connaître les résultats des ces conférences», a-t-elle fait savoir toujours à partir de la capitale londonienne.Il faut comprendre par là que la polémique devenait de plus en plus forte et risquait elle-même de perturber l'année si les élèves et leurs parents avaient décidé d'exécuter leur menace d'investir la rue. Mais cette nouvelle concession risque de devenir pour les élèves une «mauvaise habitude» comme celle de la définition des seuils des programmes, vu que le problème du bac pendant le Ramadhan est encore au programme pour les trois prochaines années.Pis encore, si pour cette session la «réduction» de l'année ne sera que de quelques jours, les trois prochaines années elle sera de plus d'un mois. En 2017, le Ramadhan est prévu pour le 27 mai, en 2018 le 17 mai et en 2019 le 7 mai.Si on suit donc cette logique, on risque de voir les prochaines années tronquées de près d'un trimestre! Inadmissible!Les syndicats sont donc à leur tour montés au créneau pour dénoncer la «volte-face» de Nouria Benghebrit et réclamer à ce que 2016 soit une exception. Facile à dire mais pas facile à faire, elle risque plutôt de faire «jurisprudence» chez des élèves qui demanderont les mêmes «droits» que leurs aînés...Cette controverse rappelle un peu celle de nos footballeurs professionnels qui ont refusé de rompre le jeûne durant la dernière Coupe du monde au Brésil dont une partie à eu lieu pendant le mois de Ramadhan, malgré une «fetwa» qui les autorisait à le faire.Une «fetwa» du même genre aurait pu être la solution pour les quatre petits jours d'examens. Mais la pression sociale en a voulu autrement...