Benghebrit

Cette épreuve du bac 2016 a été, comme durant les années précédentes, souillée par des fuites des sujets de matières à coefficient élevé. Les sujets, durant plusieurs jours, avaient été diffusés par des supports d'internet, contrairement aux années précédentes, où ils apparaissaient en toute discrétion sous le manteau sur des feuillets rédigés à la main, autrement, les sujets pouvaient être partiellement consultés sur les écrans des téléphones portables.Cette année, malgré toutes les précautions de l'administration, la fraude a revêtu la technique de la communication informative consultable via internet. L'innovation a été, aussi, l'ampleur des fournisseurs des épreuves du bac, y compris à partir de l'étranger, et le paquet mis sur les réseaux sociaux pour diffuser des informations réelles ou fausses pour dérouter les candidats, sinon pour décrédibiliser un examen essentiel donnant accès aux études supérieures. L'exubérance de la fraude, dès le début, a été instrumentalisée pour attaquer la dame d'acier, en l'occurrence Mme Nouria Benghebrit, qui avait été, rappelons-le, contestée dès sa nomination en tant que ministre de l'Education nationale par les notables-rentiers se croyant indéboulonnables. Il faut préciser que les enjeux économiques sont colossaux, comparativement au faible niveau de l'enseignement prodigué. Ce secteur avait besoin d'une réforme en profondeur et de cadres nouveaux capables de proposer des pédagogies modernes et appropriées, à commencer par l'élimination de certains contenus superflus existants dans les livres scolaires.Mme Benghebrit a même été la cible d'attaques à caractère raciste. Tout un arsenal de moyens propagandistes avaient été et sont encore utilisés pour la diffamer et la compromettre aux yeux de l'opinion publique, des élèves et des parents d'élèves ; radio-trottoir a même annoncé sa démission, autrement son limogeage, et que Amara Benyounès a été nommé pour la remplacer. ?En vérité, cette femme courage dérange les conservateurs d'une école en réalité largement dépassée par l'enseignement moderne, pour ne pas dire d'une école obscurantiste, où le parc?urisme prend très souvent le pas sur la compréhension.Cette femme courage a des références professionnelles qui feraient rougir de honte ses détracteurs, et ses connaissances et compétences en matière de recherche scientifique lui ont valu d'être élue par ses collègues scientifiques à de très hautes fonctions pour les représenter au niveau continental. Souvent en Algérie, des compétences réelles ont été par le passé étouffées, éliminées, écartées, emprisonnées, ou poussées à l'exil. Prions pour que cela ne se reproduise pas pour éloigner de sa mission notre ministre de l'Education nationale. La réforme de l'école algérienne est vitale, et la protection de nos élites contre les fabricants de mensonges, contre les corrompus et les corrupteurs que l'islam condamne dans ses sourates à diverses reprises, est tout aussi primordiale.