Benghazi sous couvre-feu Libye

Les autorités libyennes ont décrété, mercredi soir, un couvre-feu à Benghazi. Il prend effet toutes les nuits de minuit à huit heures du matin. Le Premier ministre Ali Zeidan avait annoncé dans la matinée qu'il allait l'imposer. Il avait même brandi l'éventualité de déployer l'armée dans la rue si le cycle de la violence meurtrière se poursuit. « L'armée et la police seront déployées dans la rue et des mesures draconiennes seront prises pour préserver la sécurité, principalement dans la ville de Benghazi », avait précisé le Premier ministre lors d'une conférence de presse. Cette mesure n'a, toutefois, pas mis fin aux attentats. Plusieurs explosions ont été entendues, à travers la ville, berceau de la rébellion qui a renversé le colonel Mouammar Kadhafi en 2011 et de la revendication de l'indépendance de la Cyrénaïque et scène d'une vague d'assassinats attribués, généralement, aux islamistes radicaux qui tenteraient de se venger de leurs anciens bourreaux. Comme Seif el-Islam Kaddafi qui est réclamé par la Cour pénale internationale pour des crimes de guerre. Le fils de l'ancien guide a comparu avant-hier devant la cour pénale de Zentane pour « complicité dans l'échange d'informations et l'obtention de documents de nature à porter atteinte à la sécurité nationale ». Son audience a été reportée au 2 mai prochain pour permettre de lui assurer la défense. Les diplomates étrangers sont, eux aussi, ciblés dans la ville « rebelle ». Après l'attentat du 11 septembre 2012 contre le consulat américain qui avait coûté la vie à quatre Américains, dont l'ambassadeur Chris Stevens, le consul d'Italie a été attaqué, samedi dernier. Il a été sauvé grâce à sa voiture blindée. Des mesures sécuritaires ont été prises par la suite alors que plusieurs missions diplomatiques et des organisations internationales comme les Nations unies avaient déjà réduit ou mis fin à leurs opérations dans cette ville. Mercredi, Tripoli a reçu une offre de l'Union européenne. Cette dernière lui propose une mission civile pour l'aider à surveiller les frontières terrestres qui s'étendent sur 4.000 km. Une offre qui aurait plu au cabinet de Zeidan. Redoutant un afflux de terroristes depuis le Mali et le Niger, il a appelé au renforcement de la sécurité des frontières avec tous ses voisins pour mettre fin au trafic d'armes et au passage de terroristes.