Benghazi brise l'élan des négociations

La violence s'installe dans un pays en voie de désintégration. Alors que tous les espoirs sont suspendus au processus de négociations qui peine à structurer un consensus national, les affrontements ont repris à Benghazi où des attaques terroristes ont fait au moins 16 morts dans les rangs de l'armée. Selon le porte-parole militaire, Miloud al-Zawi, les militaires ont été tués dans diverses zones de conflit autour de Benghazi fortement disputée et particulièrement visée par l'offensive des forces loyales pour tenter de déloger les organisations terroristes affiliées à Daech. Faut-il faire le deuil des promesses de paix consacrées par les efforts colossaux de l'ancien émissaire onusien, Bernardino Leon, qui est arrivé à arracher, en octobre dernier, un accord pour la formation d'un gouvernement d'union nationale, malheureusement rejeté par les deux gouvernements rivaux, néanmoins annoncé, la semaine dernière, comme étant « imminent » par l'ambassadeur libyen aux Nations unies ' Le nouvel émissaire de l'ONU, le diplomate allemand, Martin Kobler, aura la lourde charge de ranimer un processus qui vit, selon Bernardino, des moments « cruciaux ».Dans son dernier rapport devant le Conseil de sécurité, Leon a pressé toutes les parties à conclure un accord qui « épargne à leur pays et ses habitants d'autres destructions et d'autres bains de sang ». Le projet d'accord prévoit que la Libye soit gouvernée par un conseil présidentiel comptant neuf membres, dont le Premier ministre et cinq vice-Premiers ministres, et assurant davantage de représentation à Benghazi.