Algérie

Benfréha : Les bonnes affaires du marché hebdomadaire de véhicules



Chaque vendredi matin, se tient à Benfréha le marché hebdomadaire de vente et d'achat de véhicules d'occasion.

Depuis deux années, ce marché est devenu le principal lieu où l'on peut acquérir ou céder son véhicule.Déjà, dès huit heures du matin, on peut constater, à partir du village de Hassi Bounif et jusqu'à Hassiane Ettoual (ex-Fleurus), les interminables files de véhicules se dirigeant vers cette localité, qui a su faire de ce marché une aubaine pour les caisses de la commune. Une aire, en fait, de quelques hectares nus situés à la sortie est du village de Benfréha et ouverte aux quatre vents avec aucune commodité à l'intérieur qui puisse indiquer qu'il s'agit bien d'un lieu où chaque semaine pourtant se brassent des millions et des millions de dinars.

La rentrée est fixée à 200 dinars, et à dix heures l'on pouvait compter jusqu'à 300 véhicules ou plus, de toutes marques et immatriculés un peu partout. Le premier constat pour celui qui aura à y faire un tour est de voir proposées à la vente beaucoup de voitures ne dépassant guerre les trois ou quatre années, c'est-à-dire de 2004, 2006, voire 2007. Renseignement pris auprès d'un courtier, il s'agit « de revente de véhicules achetés dans le cadre du crédit véhicule et dont les propriétaires, ne pouvant pour la plupart honorer les échéances pour de multiples raisons, préfèrent revendre et s'acquitter du crédit bancaire mieux que de s'étrangler avec des dettes ».

Un monsieur d'un certain âge, probablement un fonctionnaire, proposait à la vente sa Maruti de l'année 2005. La meilleure offre qu'il a reçue est de 23 millions de centimes alors que, comme il le déclare avec dépit, le véhicule, tout neuf, lui a coûté 40 millions de centimes. En effet, plusieurs revendeurs expliquent que le véhicule, une fois acquis, perd automatiquement de sa valeur entre 10 et 15 millions de centimes et c'est surtout selon la marque. Les plus cotés sont les Hyundai, marque très prisée sur le marché avec les modèles comme Atos, Accent, Logan et Alto. Pour avoir une idée, une Accent année 2005 en bon état a été vendue à 65 millions de centimes, alors qu'elle a coûté à son propriétaire 78 millions de centimes chez le concessionnaire. Une Clio année 2006, communément désignée sous l'appellation de Debana, achetée à 80 millions de centimes, perd à la vente 25 millions: elle est alors rachetée à 55 millions de centimes. Sur le marché algérien, l'on peut compter jusqu'à 50 marques de voitures et les familles Hyundai, Peugeot et Renault ont encore de la cote. Toutefois, toutes les autres marques sont aux prix du marchandage.

Un revendeur d'occasion nous expliquera que le marché des concessionnaires « a dopé le marché informel, ajoutant que les courtiers actuellement se contentent de peu dans leurs transactions pour faire du profit ». Avant, explique-t-il, « un courtier pouvait glaner 5 millions et plus pour chaque vente, alors que ces derniers temps, puisque les prix sont presque fixés par le marché, il peut se contenter de 5.000 dinars ou au plus de 10.000 dinars. Les marges bénéficiaires sont ainsi réduites mais les transactions sont plus nombreuses, constate-t-il.

Il était presque midi et les voitures commençaient à quitter les lieux dans une longue procession sous le regard attentif des éléments de la gendarmerie. De même, les petits commerçants ambulants, car tout autour de ce marché, il s'est créé de nombreuses activités: gargotiers, revendeurs de pièces détachées, cafetiers ambulants et revendeurs de cigarettes qui viennent des villages des alentours pour gagner quelques sous.






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