Le président de Talaie El-Houriat, M. Ali Benflis, a saisi, mardi dernier, l'occasion de la célébration du deuxième anniversaire de la création de son parti, pour livrer un diagnostic sans appel de la situation générale du pays, marquée, dit-il, par "un délitement institutionnel généralisé".Certes, ce n'est pas la première fois que l'ancien chef de gouvernement brosse un tel tableau du pays, mais le constat qu'il dresse cette fois-ci paraît plus sombre, insistant, dans la foulée, sur "l'urgence du sursaut et le besoin pressant de réagir pendant qu'il est encore temps".M. Benflis en veut pour preuve les conditions qui ont entouré la formation du gouvernement issu des élections législatives du 4 mai dernier. "Après la phase du vide au sommet de l'Etat et après la phase de la panne des institutions qu'elle a produit, voilà le pays qui entre dans une autre phase de délitement généralisé des institutions de la République. La formation du gouvernement a été le miroir réfléchissant de ce délitement institutionnel généralisé", a assené le président de Talaie El-Houriat, estimant l'Etat national "en danger".Il s'est, d'ailleurs, montré très critique à l'égard de ce qu'il qualifie d'"atmosphère d'opacité et de mystère" qui a prévalu à l'occasion de la constitution du gouvernement Tebboune. "Un nouveau gouvernement vient d'être formé dans les conditions les plus étranges et les plus inattendues que le pays ait connues. Jamais auparavant, la formation d'un gouvernement n'avait atteint de telles limites dans la légèreté et dans la désinvolture et dans l'irrespect des règles et des coutumes prévalant en la matière", relève l'ancien chef de gouvernement qui s'est lancé dans une série d'interrogations pour étayer son constat. "Qui a formé ce gouvernement ' Comment a-t-il été formé ' Pourquoi n'est-il même pas installé, près de deux semaines après l'annonce de sa formation ' À quels critères sa formation a-t-elle répondu ' À quels nouveaux objectifs est censé correspondre le changement de gouvernement ' Et quel programme politique, s'il y en a un ? ce dont je doute ? est-il appelé à servir '"Autant de questions auxquelles le président de Talaie El-Houriat n'a, visiblement, pas trouvé de réponse. "Bien sûr, chaque Algérienne et chaque Algérien a pu observer de lui-même que le gouvernement a pratiquement disparu de la carte institutionnelle de l'Etat. Le premier semestre de l'année 2017 s'achève sans que le Conseil des ministres ne se réunisse une seule fois. Il faut bien constater que la situation empire par rapport à l'année précédente, l'année 2016, ou le Conseil des ministres n'a tenu que quatre réunions sur toute la période", fait remarquer l'ancien chef de gouvernement, considérant cela comme "incompréhensible et inacceptable pour un Etat qui attend de son Exécutif une présence plus assidue et un soin plus grand à apporter à la gestion de ses affaires". "La seule certitude que l'on peut avoir est que l'Etat national est entré dans une phase de délitement institutionnel dont les manifestations se multiplient sous nos yeux jour après jour", tranche le président de Talaioue El-Houriat qui, à l'occasion, se défend de livrer un constat outrancier de la situation générale du pays. "N'y a-t-il pas un vide manifeste au sommet de l'Etat ' Ce vide au sommet de l'Etat n'a-t-il pas produit une impasse politique totale comme celle que nous avons actuellement sous nos yeux ' Et cette impasse politique totale n'est-elle pas, à son tour, en train de dégénérer en délitement généralisé des institutions de la République '", s'est-il, en effet, interrogé, tout en sous-entendant que la réponse à ces interrogations est évidemment par l'affirmative. Ne lésinant point sur les mots, l'ancien chef de gouvernement évoque même "des commandes de tout un pays à l'abandon".Hamid Saidani
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Posté Le : 15/06/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hamid Saidani
Source : www.liberte-algerie.com