Algérie

Benflis au Quotidien d'Oran



Benflis au Quotidien d'Oran
Dans un entretien publié hier par notre confrère Le Quotidien d'Oran, M. Ali Benflis s'est exprimé longuement sur des questions notamment destinées à éclairer l'opinion publique au sujet de ses choix politiques passés et à venir.Dans un premier temps, il revient sur les raisons qui ont poussé les autorités à délivrer l'agrément à son parti après de longs mois d'attente. Quatre mois exactement, précise-t-il, tout en soulignant que «le pouvoir avait peut-être estimé que nous allions céder et abandonner». «Le pouvoir, ajoute-t-il, sait qu'il est sous haute surveillance tant sur le plan interne qu'externe». Selon lui, il craint en particulier la «surveillance internationale» et rappelle les deux rapports sévères qui ont été émis par l'Union européenne et le département d'Etat américain au sujet des restrictions des libertés et des entraves et violations des droits de l'Homme en Algérie. Interrogé au sujet de l'appellation donnée à son parti, Talaiou El Hourriat, M. Benflis rappelle, là aussi, que le changement de nom donné à sa formation politique n'est pas de son fait mais il a été imposé par le refus du ministère de l'Intérieur d'accepter l'appellation première «Front des libertés», «car elle appartenait à un autre parti, ce qui est totalement faux», affirme-t-il.Répondant à une question faisant état de sa «naïveté» pour avoir accepté de prendre part aux élections en 2004 et 2014, M. Ali Benflis avoue avoir été d'abord séduit par les idées de Bouteflika qui prènait à cette époque le changement et la rénovation multiforme et multisectorielle. Il «avait mis l'habit de grand réformateur», dit-il, avant de découvrir le véritable visage de l'homme et c'est ainsi, ajoute-t-il, que «la réforme de la justice et la loi sur les hydrocarbures ont été les deux causes directes de mon départ du gouvernement (”?) quant à moi, mon plaidoyer pour le changement n'a pas changé depuis 1999». «Les critiques formulées contre moi pour avoir participé aux élections de 2004 et 2014 sont primaires et superficielles, ajoute-t-il, et j'ai informé de toutes les raisons qui m'ont poussé à le faire dans une longue lettre remise à la presse nationale. J'ai également publié un livre blanc au sujet de la fraude électorale.»Pour M. Benflis, sa participation a, au contraire, permis de démontrer, de la manière la plus irréfutable, que les élections de 2014 n'étaient rien d'autre qu'une opération politico-administrative de distribution de quotas électoraux.S'agissant de la crise politique que traverse le pays, il estime que la solution passe et doit passer inéluctablement par un traitement politique global qui implique de «grands sacrifices, de l'austérité» et un dévouement dont sont incapables les dirigeants actuels. Ce sont des qualités dont ils sont dépourvus, martèle-t-il, et «l'état de Bouteflika ne lui permet pas de gérer la crise». Une crise et une faillite issues de «mauvais choix politiques et qui ne se corrigent que par un traitement politique». Ce qui l'amène à conclure que le pays est en fait confronté à une crise de régime, «gardons-nous donc des illusions et des faux espoirs ; la prise en charge de la crise économique actuelle n'est pas dissociable du règlement global de cette crise du régime».C'est ainsi, affirme M. Benflis, qu'il est «grand temps de donner sa chance à ce que l'on appelle la transition concertée, c'est-à-dire une transition conduite par des forces politiques légitimes, donc élues, qui auront reçu mandat explicite du peuple souverain. Dans mon plan de règlement, je propose clairement pour cette phase un gouvernement d'union nationale, un pacte de transition qu'élaborerait une conférence nationale et qui incorporerait un ensemble d'engagements contraignants mettant la transition à l'abri des dérives et dérapages possibles, une nouvelle constitution élaborée par une commission parlementaire élue et un mécanisme de garantie dans lequel l'ANP tiendrait une position centrale».




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