Benfetta Noureddine (entraîneur du SAM): «On pouvait revoir nos ambitions à la hausse»

L'évènement à Mohammadia reste la performance du SAM, auteur d'une saison remarquable sous la coupe du jeune entraîneur Benfetta Noureddine. Ce dernier, qui a pris le train en marche, a réussi le formidable pari de terminer le challenge à une méritoire 5e place qui en dit long sur cette jeune équipe qui peut prétendre à mieux à l'avenir, si toutefois les moyens suivent. Pour en savoir plus sur le parcours du SAM, nous avons donné la parole à Benfetta Noureddine.

Le Quotidien d'Oran.: Pour un coup d'essai, ce fut un coup de maître !

Benfetta Noureddine.: C'est le cas de le dire. Cette cinquième place, qui est encourageante à plus d'un titre, est le fruit d'un long travail. Le mérite revient en premier aux joueurs qui ont consenti de gros efforts et au staff dirigeant, à leur tête Benfetta Habib, qui ont répondu présent notamment dans les moments difficiles qu'aura traversés le club.

Q.O.: Beaucoup d'observateurs estiment que le SAM pouvait prétendre à mieux...

B.N.: En début de saison, beaucoup d'observateurs n'ont pas misé sur le SAM, et ce en l'absence dans l'effectif de joueurs cotés. Et même le public était du même avis. Toutefois, j'avais entière confiance en ses jeunes du cru et je n'ai jamais douté quant à leurs capacités, d'autant plus que dès ma prise de fonction, j'ai annoncé que le SAM allait surprendre cette saison. Ce qui se vérifia par la suite. Et n'était-ce le jeu des coulisses, on pouvait revoir nos ambitions à la hausse.

Q.O.: Pourriez-vous être plus explicite ?

B.N.: Le match perdu sur tapis vert face au CAB relève de l'absurde. Dans mon esprit, le SAM a terminé le championnat à la quatrième place avec 33 points. Et à mon avis, la troisième place revient de droit au PAC.

Q.O.: Le respect de l'éthique sportive a été évoqué à l'issue du match SAM-PAC...

B.N.: C'était un match comme les autres. Mes joueurs ont abordé cette rencontre comme ils l'ont fait auparavant contre le MCO, le WAT, le CSC et le MOC.

Q.O.: Y a-t-il un secret dans cette réussite ?

B.N.: Le courant passait bien avec les joueurs. D'ailleurs, je rends hommage à ces derniers qui n'ont jamais rechigné à l'effort. De plus, il faut souligner le bon travail de l'équipe dirigeante.

Q.O.: La grande satisfaction reste l'émergence de jeunes joueurs...

B.N.: Tout le monde estimait que j'ai pris un grand risque en alignant ces jeunes. C'est certain que le risque existait, mais il faut le calculer. Pour ma part, j'étais convaincu que Demmou, Benyettou, Tlemçani et Hamia, des jeunes de 18 et 19 ans, représentent l'avenir du club aux côtés des espoirs Sahraoui, Marouf, Mosbah ainsi que d'autres juniors intégrés au cours de la phase retour.

Q.O.: Un mot sur l'arbitrage ?

B.N.: Ce n'est pas de mes habitudes de critiquer le corps arbitral, mais je dis que les décisions de certains referees ont pénalisé mon équipe. En somme, l'arbitrage reste l'un des points noirs cette saison, avec la recrudescence de la violence dans les stades.

Q.O.: Comment jugez-vous le niveau du championnat ?

B.N.: Au départ, la compétition était serrée en raison de l'enjeu, où le nombre des postulants à l'accession était élevé. Mais par la suite, et plus précisément lors la seconde phase, beaucoup d'équipes ont revu leurs ambitions à la baisse et le championnat se jouait entre six à huit équipes, alors que les autres étaient en vacances. Cette culture propre à nos clubs est à bannir, car elle conduit tout simplement au pourrissement. Dans ce contexte, les instances chargées de la gestion de notre football doivent réagir, sinon bonjour les dégâts. Par ailleurs, je lance un appel en direction de nos décideurs afin de protéger les clubs formateurs.

Q.O.: Allez-vous poursuivre votre mission ?

B.N.: J'ai décidé de me retirer de la barre technique du SAM. J'ai consenti beaucoup de sacrifies pour le bien de ce club qui m'est cher en délaissant mes affaires.

Diriger la barre technique d'un club nécessite beaucoup de temps et d'efforts et je ne peux pas assumer cette mission.

Je m'excuse auprès de notre public et des clubs qui m'ont approché. J'ai fait part de ma décision à la direction du club, tout en leur proposant de faire appel aux services de Benchadli Djamel, un professeur qui m'a formé et dont le profil correspond au SAM.

Q.O.: Que pourriez-vous ajouter ?

B.N.: Tout d'abord, je félicite le MCO et le WAT pour leur accession. Je remercie le staff dirigeant ainsi que le staff technique des jeunes qui a accompli un bon travail, sans oublier le wali, la DJS et le maire pour leurs contributions au club, ainsi que le public qui a cru en notre travail, tout en lui demandant de continuer à soutenir son équipe et les sponsors qui nous ont assistés.