Algérie

Bendjama Pourquoi le Maroc a-t-il peur d'un référendum au Sahara occidental'



Le Représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, s'est interrogé mardi sur les raisons qui empêchent le Maroc d'organiser une consultation populaire au Sahara occidental sur son prétendu plan d'autonomie, si celui-ci était "si intéressant", s'étonnant également du fait que le Makhzen a toujours refusé de tenir le référendum d'autodétermination dans les territoires sahraouis.

"Le Maroc utilise toutes sortes de manÅ“uvres pour reporter cette consultation (référendum d'autodétermination du peuple sahraoui) y compris le fameux projet d'autonomie (...) ce projet s'il était si intéressant, pourquoi (le Maroc) ne le propose-t-il pas à la consultation (...) Avez-vous peur de l'appel de la liberté pour le peuple sahraoui?", s'est demandé M. Bendjama lors de son intervention dans le cadre d'un droit de réponse à l'issue du débat général de la 79ème session de l'Assemblée générale de l'ONU.

Répondant à des accusations concernant une prétendue ingérence de l'Algérie, il a rappelé que depuis son indépendance, l'Algérie a toujours défendu le droit inaliénable des peuples opprimés à l'autodétermination, s'interrogeant sur le fait que le représentant marocain ait cité l'Algérie vingt fois en dix minutes lors de son intervention liée à la question sahraouie.

"Si ce territoire du Sahara occidental est de manière si immuable la propriété du Maroc, pourquoi la Cour internationale de justice ne le reconnaît pas et pourquoi le Maroc a accepté de le dépecer, de le partager avec la République voisine de Mauritanie (...) Pourquoi a-t-on peur de la démocratie, pourquoi a-t-on peur du référendum, de la consultation libre et franche de la population du Sahara occidental? ", s'est-il encore interrogé.

"La MINURSO (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental) est au Sahara occidental, et attend qu'on l'autorise à organiser ce référendum pour le bien de toute la région", a-t-il soutenu.

Il a signalé, en outre, que les Nations unies, à travers l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité, ont "bien entamé l'ouvrage de la décolonisation en créant la MINURSO, une Å“uvre qui demeure bloquée par le Maroc".

M. Bendjama a rappelé, par ailleurs, la position de l'Algérie en faveur d'un "processus politique dans le cadre d'une négociation entre le représentant légitime du peuple sahraoui (le Polisario) et la puissance occupante, le Maroc (...) s'ils arrivent à un accord politique dans le cadre du droit inaliénable à l'autodétermination, l'Algérie ne pourra que s'en féliciter".

"Je voudrais rappeler que le droit du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination est solidement ancré dans le droit international et dans les résolutions des Nations unies et du Conseil de sécurité et l'Algérie, avec son héritage historique et ses valeurs et principes fondamentaux, se tiendra inébranlablement aux côtés des opprimés, des peuples sous occupation coloniale, à l'instar du peuple du Sahara occidental et c'est avec cette détermination inaltérable et cette conviction profonde que nous poursuivrons notre soutien indéfectible au peuple du Sahara occidental pour qu'il accède pleinement à son droit à l'autodétermination", a-t-il conclu.

Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ahmed Attaf, a eu une rencontre bilatérale avec l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Staffan De Mistura, a indiqué mardi un communiqué du ministère.

Les entretiens ont porté sur les efforts de relance du processus politique visant à parvenir à une solution politique qui garantisse le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, en prévision de l'examen de la question sahraouie par le Conseil de sécurité des Nations Unies durant ce mois d'octobre, a précisé le communiqué.

A ce propos, M. Attaf a indiqué à l'Envoyé onusien que l'Algérie, de par son statut juridique de pays observateur du processus de décolonisation au Sahara occidental, estime que toute initiative sérieuse de règlement de la question sahraouie doit reposer sur quatre (4) principes, le premier étant que "la question du Sahara occidental est une question de décolonisation" conformément à la doctrine des Nations Unies.

Le deuxième principe est que "en tant que question de décolonisation, son règlement est tributaire de l'exercice par le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination", selon le communiqué, qui ajoute que le troisième principe est que "le plan d'autonomie promu par le Maroc ne peut constituer une solution à la question du Sahara occidental car il contredit le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination".

Le quatrième principe est que "le conflit au Sahara occidental ne saurait être réglé qu'à travers des négociations directes entre les deux parties au conflit, à savoir le Royaume du Maroc et le Front Polisario", a conclu la même source.




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