Benchikha et les autres

Samedi sur la pelouse du stade de Marrakech, l’échec enregistré face à la formation marocaine a confirmé toutes les appréhensions affichées par les supporters et les observateurs, mais qui n’ont jamais été prises en charge par les premiers responsables de cette équipe.La parenthèse d’Omdurman fermée, plusieurs voix se sont élevées pour avertir des faiblesses constatées au sein d’une composante qui ne veut pas descendre de son nuage. Ni Saâdane ni Benchikha n’ont pu apporter les rectificatifs nécessaires pour le bien d’une équipe nationale sacralisée au niveau des hautes sphères pour les besoins d’une conjoncture politique. Cette situation, savamment entretenue dans les arcanes de la fédération, a abouti au slogan «Ne touche pas à mon onze national». Dès lors, toutes les incohérences étaient permises et ce n’est certainement pas un sélectionneur qui pouvait y remédier. Aujourd’hui Benchikha a démissionné de son poste comme l’a fait avant lui Saâdane, mais cette équipe nationale qui n’arrive pas à inscrire un but, qui aligne des joueurs en perte de vitesse, qui se prépare à une rencontre comme si elle partait à un bal, est toujours là. Elle sera encore présente avec ses défauts, ses insuffisances et ses privilèges. La démission de Benchikha, tout comme celle de Saâdane, n’apportera aucun correctif à une sélection qui, tant qu’elle continue de vivre sur sa victoire face à l’Egypte, risque de collectionner d’autres échecs, d’autres humiliations. Benchikha va partir, d’accord.
La fédération va reprendre son bâton de pèlerin pour dénicher un autre coach pour continuer la mission sans toucher à l’essentiel. Il en sera ainsi jusqu’au jour où les supporters afficheront leur indifférence, comme ils l’ont fait durant la dernière décennie.
Il serait alors dommage de sacrifier cette dynamique enregistrée chez les Algériens autour de leur équipe nationale pour cause de considérations qui ne travaillent nullement la discipline. La raclée de Marrakech n’apportera certainement rien de nouveau dans des comportements tant décriés mais jamais corrigés. Au sein de notre équipe nationale, il y a un hors-jeu maintes fois signalé mais jamais sanctionné, c’est dire qu’il y a un mauvais arbitrage de la part de ceux censés sauvegarder la trajectoire du ballon.