Algérie

Benchicou de nouveau devant la justice


Neuf procès en appel Mohamed Benchicou comparaîtra de nouveau devant la justice. Neuf procès en appel sont programmés pour aujourd?hui, à la cour d?Alger. Emprisonné depuis le 14 juin 2004 pour deux années de prison ferme et attendant toujours l?aboutissement de son pourvoi en cassation, le directeur et gérant du défunt Le Matin a été condamné à la prison ferme dans plusieurs affaires liées « au délit de presse », toujours pénalisé. Au total, il a fait l?objet de 27 plaintes pour diffamation. Quatre des procès en appel concernent les affaires où il a été condamné pour ses propres écrits. Quant aux cinq autres, il est concerné en tant que directeur de la publication. Avec lui, passeront aussi devant la cour d?appel cinq anciens journalistes du Matin, à savoir Yasmine Ferroukhi et Youcef Rezzoug, condamnés à 3 mois de prison ferme chacun suite à une plainte du ministre de l?Energie et des Mines, Chakib Khelil, Hassan Zerouky et Abla Chérif, condamnés, à leur tour, à 2 mois de prison ferme pour des écrits jugés diffamatoires à l?égard du milliardaire émirati Al Shorafa, et enfin Ghada Hamrouche qui a écopé de 6 mois avec sursis dans une affaire concernant le MDN. Le même jour passera le procès en appel de Ali Dilem et de Sid-Ahmed Semiane, chroniqueur. L?auteur du livre Bouteflika : une imposture algérienne quittera pour la 28e fois son cachot à la maison d?arrêt d?El Harrach. Uniquement le temps de ces procès. Il purgera sa peine dans neuf mois, si la cour d?appel venait à l?acquitter dans les neuf procès d?aujourd?hui. Le collectif pour la liberté de la presse en Algérie a dénoncé, à l?occasion, le harcèlement qui se poursuit contre les journalistes algériens. Dans un communiqué rendu public hier, ce collectif, né au lendemain de l?incarcération de Mohamed Benchicou, a rappelé que c?était au moment où la mobilisation contre le harcèlement « s?amplifiait et que, partout, des voix s?élevaient réclamant la libération du directeur du Matin et la réapparition de son journal, revendiquant aussi la dépénalisation du délit de presse et l?arrêt de la répression qui s?abat toujours sur la presse, la justice algérienne, transformée en bras séculier du pouvoir politique, condamnait, une nouvelle fois, à des peines de prison ferme, coup sur coup, huit journalistes ». Outre ceux susmentionnés, il y avait le caricaturiste Dilem Ali, Farid Allilat, ex-directeur de la publication Liberté, Fouad Boughanem, directeur de publication du Soir d?Algérie, et Hakim Laâlem, chroniqueur dans le même journal. La liste est encore longue, car il y a eu aussi des condamnations à la prison avec sursis prononcées dans des affaires de diffamation concernant le directeur de la publication El Watan et des journalistes du même quotidien. Le collectif a ajouté dans son communiqué que « le cas Mohamed Benchicou est une parfaite illustration des procédures parallèles et détournées destinées à mettre en cause des journalistes ». « Procédures, poursuit le communiqué, dénoncées par la Fédération internationale des droits de l?homme, dans son rapport publié le 15 juin 2005 ». Amnesty International et Human Rights Watch ont affiché, lors de leurs dernières visites de travail en Algérie en juin dernier, leur inquiétude quant à la situation des libertés d?une manière générale et en particulier la liberté de la presse. Le collectif pour la liberté de la presse en Algérie a exprimé ses inquiétudes quant à l?élargissement de « l?offensive lancée contre la liberté de la presse », qui « frappe, selon les termes du communiqué, tous ceux qui refusent de s?aligner ». C?est dans ce climat de répression que vont se tenir les neufs procès en appel », est-il souligné dans le communiqué, dans lequel un appel a été lancé à « ceux qui ont connu et soutenu Benchicou pour agir afin d?empêcher que l?arbitraire se reproduise et pour que soit mis un terme définitif à la répression de la presse ».
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