Benbraham appelle à faire la lumière sur les crimes terroristes de l'OAS

La juriste Fatma Benbraham a appelé jeudi à Alger à faire la lumière sur les crimes terroristes odieux commis par l'organisation de l'armée secrète (OAS) à l'encontre des Algériens, toutes franges confondues, estimant que les écrits à ce sujet étaient "presque insignifiants".
Mme Benbraham, qui intervenait lors du forum du quotidien El Moudjahid sur "Les crimes de l'OAS de mars au 5 juillet 1962", a souligné que ce qui a été écrit à ce jour sur ces crimes était "presque insignifiant" du fait du manque d'archives à ce sujet.
Elle a précisé, à ce propos, que la seule référence à laquelle l'on pourrait recourir sont les rares lettres entre les membres de l'organisation ou les procès-verbaux de la police et les aveux qui y étaient contenus, jugeant nécessaire après cinquante années d'indépendance de faire toute la lumière sur cette partie de l'histoire coloniale.
D'autre part, Mme Benbraham a évoqué l'histoire de cette organisation qui s'inspirait d'autres organisations extrémistes dont l'"organisation de la résistance pour l'Algérie française" (ORAF) et le "Front national français".
Elle a rappelé, à cette occasion, les objectifs pour lesquels a été créée l'OAS, à savoir saper les négociations d'Evian et consacrer la colonisation française en Algérie, ajoutant que le chef de l'organisation, le général Raoul Salan, avait reconnu devant le tribunal militaire avoir exécuté pas moins de 12.000 opérations lors desquelles 1.800 personnes avaient péri et 4.600 autres avaient été blessées en Algérie et en France.
De son côté, l'historien Mohamed Rebbah, a mis l'accent sur le 51ème anniversaire du massacre du port d'Alger, le 2 mai 1962. Un attentat à la voiture piégée exécuté par l'OAS qui avait fait 200 victimes parmi les dockers venus chercher du travail.
Ce jour-là, les dockers, "symbole de la résistance" avaient payé un lourd tribut, eux qui avaient fait preuve de patriotisme à maintes reprises, notamment en refusant de charger les navires français en direction du Vietnam et en insistant pour porter les cercueils des militants du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) assassinés à Paris en 1953.