Benbouzid parle de manipulation et d'arrestations

Le ministre de l'Education, M. Boubekeur Benbouzid, a affirmé hier, que plusieurs personnes qui distribuaient des « tracts » appelant à la grève dans les lycées ont été interpellées par les services de sécurité. Intervenant en marge d'une rencontre conjointe avec le ministre de l'Habitat à l'ex-ITE de Ben Aknoun, le ministre de l'Education nationale s'est dit convaincu que les lycéens ont été manipulés par des gens qu'il ne veut pas désigner pour le moment, mais précisera que certains enseignants ont été pris en flagrant délit en train de distribuer les appels à la grève. Les tracts en question, souligne Benbouzid, portent un sceau qui n'était pas conforme, autrement dit falsifié, et étaient signés par un certain B. Hamza. Une copie du document appelant à la grève le 19 janvier dernier, nous a même été envoyée par le ministère après la rencontre. Le «tract» était effectivement signé par B. Hamza et portait un cachet où on pouvait lire en arabe : «République démocratique algérienne et populaire» ainsi que «organisation nationale des étudiants (ONE)» un mouvement inconnu jusqu'ici. Pour le ministre, il ne fait aucun doute. Les élèves, qu'il appelait affectueusement «mes enfants», ont été victimes d'une machination. «Ce ne sont pas mes enfants qui ont rédigé un tel texte», a déclaré Benbouzid en soulignant cependant, que le mouvement de contestation n'est pas aussi vaste que veut le présenter la presse. «Je suis offusqué quand je lis dans les journaux que les lycées sont paralysés», s'est cabré le ministre en expliquant que les établissements scolaires à travers une trentaine de wilayas n'ont pas participé au mouvement de contestation et ont travaillé normalement durant la journée de samedi dernier. Le ministre de l'Education nationale a assuré qu'il ne restait hier, que quelques établissements scolaires qui observent encore la grève au niveau de quatre wilayas, à savoir, Alger, Boumerdès, Tizi-Ouzou et Béjaïa. Selon lui, les cours ont repris normalement à travers toutes les autres wilayas du pays. «J'aimerai dire aux élèves que les sujets qui seront proposés au baccalauréat cette année seront tirés exclusivement de ce qui a été étudié durant l'année scolaire», a tenu à rassurer le ministre en soulignant toutefois que ce qui dérange le plus c'est «l'approche par compétence». Le ministre de l'Education nationale a annoncé que cette méthode nouvellement usitée ne sera pas appliquée cette année et sera décalée pour le bac 2008/2009. Interrogé sur la surcharge des programmes scolaires telle que dénoncée par les lycéens, Aboubekeur Benbouzid a rétorqué que «jamais dans l'existence du bac en Algérie un programme n'a été finalisé totalement». Pour le ministre, ce point précis est pris en considération par la commission installée depuis septembre dernier et qui est constituée d'inspecteurs de l'éducation dans chaque wilaya mais aussi, et pour la première fois, de représentants des élèves. Ainsi, le ministre de l'Education a assuré que l'Office national des examens et concours établira les sujets d'examens du baccalauréat sur la base de ce qui été étudié sur le programme jusqu'au mois de mai. «Mon but, en tant que ministre de l'Education, c'est de faire réussir le maximum d'élèves à l'examen du bac », a déclaré le ministre en rappelant toutes les démarches prises par son département, notamment la multiplication des cours de rattrapage et de soutien depuis quelques années pour aider les candidats à décrocher le «quitus» pour l'université.