Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, reconnaît
l'existence de tensions sur certains produits alimentaires dans les wilayas
limitrophes avec la Libye
et la Tunisie,
en raison de la contrebande.
« Pour lutter contre la contrebande, le gouvernement a autorisé des
opérateurs privés à exporter la semoule et d'autres produits alimentaires vers la Libye à la demande de cette
dernière». C'est ce qu'a déclaré, jeudi, M. Benbada. La
guerre civile en Libye et l'instabilité politique en Tunisie ont généré des tensions
sur la semoule en Algérie. Le sachet de 25 kilogrammes de
semoule est cédé à plus de 1.200 dinars contre moins de 1.000 dinars. D'importantes
quantités de semoule et de pâtes alimentaires sont exportées illégalement vers
les deux pays voisins, en proie à des conflits. Les contrebandiers achètent de
la semoule, des pâtes alimentaires pour alimenter les marchés tunisien et
libyen. Résultat: recours des ménages vivant à l'est du pays au stockage. La
spéculation a encore aggravé ces perturbations. M. Benbada,
qui s'exprimait devant la presse en marge d'une séance plénière du Conseil de
la nation, a soutenu que les perturbations dans les approvisionnements en
semoule dans certaines wilayas, notamment dans l'est du pays, étaient dues à la
hausse de la demande, à l'utilisation par certains transformateurs du blé dur
pour la production de pâtes, à la contrebande et à la spéculation. M. Benbada a rappelé que «les prix de la semoule étant
codifiés, la hausse du prix de ce produit n'a pas dépassé 150 DA/quintal.» Le
ministre assure que son département a renforcé les contrôles des minoteries
autorisées à approvisionner les commerces de détail. «Nous avons revu à la
hausse le taux d'approvisionnement des minoteries qui a atteint 60% de leur
capacité de transformation et nous sommes disposés à l'augmenter davantage en
cas de besoin», déclare le ministre. Répondant à une question d'un
parlementaire, quant aux causes de la pénurie de semoule dans certaines wilayas,
M. Benbada explique qu'il ne s'agit pas de pénurie
mais plutôt de fluctuations des marchés soulignant que le stock en céréales
suffit pour plus de quatre mois. En prévision du mois de Ramadhan, le ministre
du Commerce assure que «l'approvisionnement du marché se poursuivra normalement.»
«Le contrôle des commerces sera renforcé sur tous les plans», poursuit-il. M. Benbada promet que des efforts particuliers seront
consentis cette année pour protéger la santé des consommateurs. Et d'indiquer
qu'une campagne de sensibilisation des consommateurs sur les éventuels dangers
alimentaires sera organisée, le 3 et 8 juillet prochain. Un contrôle rigoureux
ciblera également, selon lui, les points de vente de produits périssables, les
abattoirs et les pêcheries. «Le nombre des agents de contrôle passera de 800 à 1.800»,
promet le ministre. Les horaires de travail de ces contrôleurs seront allongés
jusqu'après la rupture du jeûne, y compris pendant les week-ends, assure M. Benbada. La commission de coordination entre le ministère
du Commerce et de l'Agriculture a été renforcée, en mars dernier, par les
services de douanes, rappelle le ministre. «En plus des quantités qui seront
importées par les opérateurs privés, les entreprises publiques Proda et ONAB disposent d'un stock de 10.000 tonnes de
viandes rouges et autant de volaille», précise le ministre. Ce dernier annonce
que toutes les wilayas verront l'implantation de marchés de gros des fruits et
légumes. M. Benbada révèle que «des spéculateurs, qui
stockaient les produits, vendent sans factures ou commercialisent des produits avariés,
ont été poursuivis en justice et sont actuellement en détention». Le ministre
indique, par ailleurs, que le gouvernement passera au peigne fin les
importations destinées à la revente en l'état. La réglementation durcira
davantage les conditions d'autorisation de ces activités. «Le décret régissant
l'importation pour la revente en l'état est en cours d'amendement visant à
instaurer un certain nombre de conditions aux importateurs. Il en va ainsi de
l'exigence de la disposition préalable d'espaces de stockage bien connus par
nos services», indique-t-il. «Le problème auquel sont souvent confrontés nos
services est que les adresses inscrites sur les registres de commerce de ces
importateurs s'avèrent souvent fausses», relève-t-il. «Nous allons commencer
par les importateurs de produits destinés à la vente en l'état car beaucoup
d'entre eux alimentent l'informel et commercialisent des produits issus de la
contrefaçon», dit-il.
Autre mesure visant une meilleure
réglementation des importations: la réduction de la durée de validité du
registre de commerce, annoncée en janvier. «Cette mesure sera bientôt appliquée
et nous permettra de savoir qui fait quoi», soutient-il, admettant qu'une telle
tâche est «très difficile, même s'il s'agit de toucher à des intérêts très
importants». Le texte final sanctionnant la dernière tripartite a plaidé en
faveur de l'autorisation des importateurs des produits destinés à la
fabrication locale à recourir à la remise documentaire pour le paiement
bancaire mais s'est exprimé en faveur du maintien de l'obligation de passage
par le Crédit documentaire (Crédoc) pour les
importations destinées à la revente en l'état.
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Posté Le : 18/06/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salim L
Source : www.lequotidien-oran.com