Algérie

Benattalah incommodé par la cherté du billet de bateau



Benattalah incommodé par la cherté du billet de bateau
Une visite censée vanter le nouveau dispositif de facilitation et d'accueil de la communauté nationale à l'étranger a failli virer, hier matin, au port d'Alger, au fiasco ! En effet, alors que le secrétaire d'Etat chargé de la Communauté nationale à l'étranger, Halim Benattallah, s'attendait à des applaudissements de la part des immigrés algériens, embarqués à bort du navire Tariq Ibn Ziad, il s'est heurté à leur mécontentement vis-à-vis des «prix exorbitants des billets».
Mardi, 8h45, le sifflé du navire Tarik Ibn Ziad retentit au large du port d'Alger. Les immigrés, nostalgiques d'Alger la blanche, ne veulent, pour rien au monde, rater la sensation de bien-être que procure une vue sur la baie d'Alger par bateau. 9h précises, la délégation censée participer à la cérémonie d'accueil des membres de la communauté algérienne établie à l'étranger est déjà sur le quai. Après moult man'uvres, le capitaine accoste, enfin, la grosse bête. Le sourire aux lèvres, M. Benattallah, accompagné de responsables de son département, monte sur le pont, quand, soudain, une voix retenti du fond du bateau : «Monsieur le ministre, le prix du billet à destination de l'Algérie est le plus cher au monde !» Cette phrase déclenche une véritable avalanche de contestations : «Il faut trouver une solution. Comment vous expliquez qu'un billet, par voie maritime, est proposé à partir de 20 euros à destination du Maroc, alors que pour Alger, il faut compter au moins 650 euros pour voyager dans un fauteuil. Si on prend une cabine, il nous faut débourser au moins 1 300 euros. Pour le Maroc, une cabine est proposée à partir de 75 euros», explique une vieille dame au secrétaire d'Etat. Un autre homme l'interpelle à son tour : «J'ai lu dans les journaux que le gouvernement cherche à séduire les touristes. Monsieur le ministre, l'Algérie n'a pas besoin d'eux, les immigrés établis à l'étranger sont de véritables touristes. Je connais plein d'Algériens qui veulent venir passer les vacances dans leur pays mais qui n'ont pas les moyens. Ils se retrouvent obligés de changer de destinations à cause des prix exorbitants des billets.» Une jeune femme, visiblement très remontée contre la qualité de service à bord du bateau, n'a pas caché sa déception : «Non seulement, ils affichent des prix vraiment élevés, en plus, la qualité des services laisse à désirer. Je suis déçue, monsieur le ministre.» Visiblement très embarrassé par cette situation, M. Benattallah lance à son tour : «Allons ! N'exagéront pas. J'ai consulté les prix proposés par nos voisins, ils se rapprochent de ceux proposés par notre société nationale», conclut-il avant de quitter le bateau. Le secrétaire d'Etat chargé de la Communauté nationale à l'étranger a visité, par la suite, les nombreuses infrastructures mises en place cette année pour faciliter le contrôle et l'évacuation des passagers venus avec leurs voitures. «Regardez, une heure seulement après l'accostage du navire, plus de 50% des voitures sont déjà sorties du port. L'an dernier, les passagers étaient obligés d'attendre jusqu'à 18 heures», a-t-il lancé en direction des journalistes qui l'accompagnait. Sur ce point, les passagers, qui se sont entretenus avec M. Benattallah, étaient unanimes quant au progrès et la à rapidité des services de contrôle. interpellé par les journalistes sur la cherté des billets, le secrétaire d'Etat a indiqué que ce point noir est dû essentiellement aux dettes qui pèsent sur la Société algérienne de transport maritime. Selon notre interlocuteur, «en plus de la taille modeste de la société, elle dispose d'environ 19 milliards de dinars de dettes».


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)