Benatia Asri Le temps de la nostalgie

C?est à l?âge de onze ans que le jeune Benatia Bouasria est entré dans le monde du football, au CDJ, aux côtés du grand Rippoll.Les deux hommes se retrouveront plus tard, mais comme adversaires.Après la catégorie cadette toujours au club de Joyeusetés, il endosse le maillot de l?USMO en juniors où ses meilleurs amis n?étaient autres que les regrettés Bendjahène Mustapha et Serradj Tayeb. Moussa, Miloud Berrah et Toumi Abdelaziz seront leurs coéquipiers. En 1945, avec son frère Mohamed (devenu plus tard un arbitre fédéral), Asri intègre l?ASM où il effectuera toute sa carrière, accédant du district en division d?honneur, l?élite de l?époque, au terme de matches homériques qu?il est en mesure de raconter par le détail, et notamment les fameux matches de poule. Le premier match a eu lieu à Hammam Bouhadjar contre le SOS (Rio-Salado) et que l?ASM remporta largement, par 6 buts à 2. En première division, c?était déjà une autre paire de manches avec de coriaces adversaires telles l?USSCT et la PGS que les asémistes durent affronter, à deux reprises à huis clos, au stade de l?ISM à Mostaganem. Ce jour-là, l?ex-international Beck, recruté par les dirigeants de la PGS, fut l?auteur d?un hat-trick. «Mais, précisera Hadj Benatia, nous n?étions pas des manchots non plus avec les attaquants Soualmia, Mejdoub, Krafallah, Benatia Mohamed et Hamida Moréno, car nous avions inscrit quatre buts. La poule se déroulant sur deux matches, le dimanche suivant, le même score a été enregistré, ce même Beck étant encore une fois l?auteur de trois buts !Je me souviens que ce jour-là, Baghdad était fou de bonheur. En promotion d?honneur et, au vu des résultats acquis tant en Coupe d?Afrique du Nord qu?en championnat, je peux dire qu?aucune équipe de l?ASM n?a fait mieux, y compris celles qui ont évolué de 1962 à nos jours.Et j?assume ce que je dis. Ce que je n?oublierais pas non plus, ce sont les encouragements des Mostaganémois juchés sur les terrasses, car les deux rencontres se sont déroulées à huis clos». L?autre haut fait marquant demeure l?extraordinaire qualification de l?ASM aux dépens du grand CDJ de Rippoll par 1 à 0 où Baghdad (président du club) a remplacé Rouis Guendouz qui était malade et où se distinguèrent Sadou, Hamida Moréno, Hadefi Hadj, Belazreg Seghier, Si Athmane, Baba Benali, Krafallah Yahia, Benghenem Djillali, Mejdoub Saffa, Soualmia, Toumi Abdelaziz et les Benatia, Mohamed et Asri. Mais c?est l?OHD qui viendra barrer la route des quarts de finale à des asémistes traumatisés. Ce match est évoqué par ailleurs dans cette page. L?OHD, il faut le préciser, sera finaliste face au WAC, futur vainqueur. Et comment oublier le match Maroc - Oranie  juniors joué à Casablanca où Benatia Asri fut le meilleur homme oranien aux côtés d?un autre joueur de l?ASM, Saffa, et Tahar Derrouis de l?USMO ?En 1953-54, les départs où le retrait de plusieurs joueurs clés ont contraint l?entraîneur Hadefi à lancer une flopée de juniors et même un cadet, Beddiar Lahouari. Les chahids Neggaz Lahouari et Keloua Kaddour faisaient partie de cette équipe. Moniteur et membre de la protection civile, Benatia Asri participera à la formation des équipes cadettes et juniors du MCO, car son collègue Eliman l?avait chargé de cette mission. Il a encore dirigé l?école de football du SCMO, obtenant d?excellents résultats au sein des deux clubs.Aujourd?hui octogénaire encore alerte, Hadj Asri coule des jours heureux, toujours à l?aise sur le plan pécuniaire, entouré de la chaude affection de ses enfants qui veillent sur lui. Ce qui le chagrine, répétons-le, c?est l?absence de toute reconnaissance. Toutefois il dira «Pour moi, les dirigeants, entraîneurs et joueurs de l?ASM étaient exceptionnels». La fetwa de cheikh Saïd Zemmouchi