Algérie

BENAISSA AUX PRODUCTEURS DE LA POMME DE TERRE : «Constituez des groupements d'intérêts communs»



«Constituez des groupements d'intérêts communs (GIC). C'est l'invite que le ministre de l'Agriculture et du Développement rural adresse aux producteurs de la pomme de terre.
Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Selon Rachid Benaïssa, qui a réuni hier les membres du Comité national interprofessionnel de la pomme de terre, la constitution de GIC, déjà opérationnels dans certaines régions, contribuerait à une meilleure organisation du marché. Ainsi, les producteurs pourraient mieux écouler leur production même si un dispositif de régulation a été mis en place et qu'une société (Proda) intervient pour acheter les productions aux prix du marché. Et dans le contexte où l'activité de production pâtit de l'emprise des «barons» comme le relève un producteur de Mila, ou que la spéculation et les manipulations des prix de vente à la société Proda, dans la wilaya d'El-Oued notamment, ne contribuent pas à assurer un climat de confiance entre les opérateurs. Comme cette option des GIC participerait à davantage de professionnalisation. Certes, des professionnels, des «vrais», commencent à émerger et à «se spécialiser», relève Rachid Benaïssa qui en appelle à consolider la dynamique de professionnalisation et d'intégration, à développer un système de régulation professionnel, bien situer les responsabilités des divers intervenants... Néanmoins, le ministre de l'Agriculture n'a pas manqué de déplorer le «silence de la profession, à l'exception de quelques producteurs» lors des intempéries du début de l'année qui ont perturbé le marché. Et dans le contexte où le déséquilibre perdure entre la production, de plus en plus croissante, et l'offre qui reste encore insuffisante même si les stocks augmentent et que les rendements s'améliorent. En ce sens, Rachid Benaïssa constate que la consommation nationale de la pomme de terre a doublé quasiment entre 2008 et 2012, passant de 58 kg par habitant par an à quelque 102 kg par habitant par an. Le marché de la pomme de terre représente quelque 145 milliards de dinars par an, l'équivalent de la production laitière écoulée. Ce qui nécessite notamment l'exploitation de superficies nouvelles, le développement de la mécanisation de manière optimisée, ainsi que l'amélioration des capacités d'ensilage et de stockage notamment des semences. A ce propos, le ministre de l'Agriculture a indiqué, se référant à une instruction idoine, que les infrastructures vétustes et inexploitées doivent être «redynamisées». Il s'agit de mettre en place des coopératives, des mutuelles ou des structures qui suppléent à l'action insuffisante de la société Proda, laisse-t-il entendre.


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