Ben Ramdane (Chebli) : Colère et revendications

Chebli comprend soixante-deux fermes devenues des groupements d'habitations avec un statut un peu particulier. Ben Ramdane est le quartier le plus peuplé, après celui du chef-lieu de la commune. Plus de 4600 habitants y vivent dans des conditions difficiles depuis l'indépendance. Le P/APC, qui dirige la commune depuis une trentaine d'années, a été hué et pris à  partie par les habitants qui lui ont reproché de les avoir marginalisés et ignorés durant tous les mandats précédents.
Le nouveau chef de daïra a écouté les revendications des plaignants qui l'ont «promené» dans tous les recoins de cette ferme classée parmi les «zones éparses». Il a pu constater l'état lamentable des routes jamais goudronnées du douar. «Nous vivons dans des huttes, sans gaz, sans routes, au milieu de nos ordures. Le camion de ramassage d'ordures ne vient jamais, lance un citoyen en colère. Nos enfants se déplacent difficilement jusqu'à Chebli pour leurs études. Le transport est défectueux. A chaque fois, on nous demande d'attendre. Mes parents ont attendu, moi, j'attends depuis quarante ans…Jusqu'à quand allons-nous attendre '» Un autre habitant s'adresse au chef de daïra : «Nous n'avons pas le droit de construire, parce que nous n'avons pas d'acte de propriété, et nous ne pouvons pas bénéficier de l'aide à  l'habitat rural, pour la même raison!» Leurs revendications, que ce responsable a reconnu fort légitimes, s'articulent autour de quatre points : le goudronnage des routes, le branchement au gaz de ville, un plan d'urbanisme et/ou un quota spécial dans le cadre du logement social. «Nous demandons une régularisation définitive de notre situation pour que nous puissions bénéficier des aides de l'Etat ou un recasement de toute cette population», explique un jeune homme au chef de daïra de Bouinan. Ce dernier leur a promis, de se pencher personnellement sur leurs problèmes et de les régler dans les plus brefs délais dans la mesure du possible.