Algérie

Belmadi préfère «vivre au jour le jour»


Le dossier de la négociation du contrat de l'entraîneur national Djamel Belmadi fait l'actualité indépendamment du fait que les Verts sont en pleines qualifications du Mondial et à quelques semaines de la CAN-2021 et que ledit bail s'étend jusqu'à décembre 2022.Le président de la FAF qui s'est senti obligé de tenir de donner sa réponse sur le sujet en affirmant notamment que la «question sera réglée en cinq minutes», a eu sa réponse de la part du sélectionneur des Verts. D'abord, interpellé sur les problèmes qui ont jalonné son parcours depuis qu'il a été nommé par Kheireddine Zetchi à la barre technique de la sélection en août 2018, Belmadi a été amer et a reconnu qu'il savait qu'il allait vivre ce genre de «misères». A énuméré les «moments difficiles» puis a fait savoir qu'il a fait fi de tous ses obstacles pour le seul intérêt de l'équipe nationale. «Je suis là pour le travail sur le rectangle vert. Après, je suis un mec et je savais que j'aurais à affronter certains de ces problèmes», répondait-il à notre confrère Mustapha Mazouzi. Ensuite, les interrogations s'empilaient sur le même thème «avenir». Et d'entendre celui-ci répliquer par une question-réponse. «Mon futur en Equipe nationale' C'est demain soir Inch'Allah.»
Un reporter lui demandera s'il n'était pas tenté par une expérience à la «Joachim Low», le sélectionneur de la Mannschaft qui est resté 14 ans à la barre technique de l'équipe d'Allemagne ' «Oui mais il est en Allemagne lui ! Tout est carré là bas, il peut rester 35 ans s'il veut ! Je revois des images de notre arrivée à la tête de l'EN... beaucoup de choses ont changé ! On a pris de l'âge, je ne veux pas encore aller à l'hospice ! Il y a le match de demain, puis la CAN, puis un éventuel barrage, ce n'est pas le moment de penser à mon futur. J'ai signé mon contrat en 5 minutes la première fois. Le président Amara a dit que ça s'arrangerait en 5 minutes, il s'en souvient», réagit Belmadi. En finesse, comme toujours, pour dire qu'il est là aussi maître de son destin.
Puis de se rectifier en restant sur ses convictions. «Les détails du contrat ne seront pas un problème pour mon avenir. Moi, ce qui m'intéresse, c'est de savoir si je suis encore capable d'apporter plus, si j'ai la force et l'énergie de convaincre, d'aller plus haut. Le métier est usant», avoue celui qui ne pense pas qu'il est «bon pour bricoler».
«On essaye d'exceller, on sait à quel point le football compte pour notre peuple. Après, il y a bien d'autres préoccupations pour les citoyens algériens sur lesquelles on ne peut pas agir. Pour autant, cette EN représente l'Algérien», souffle Belmadi qui fait comprendre à ceux qui doutent que sa relation avec l'EN n'a rien de professionnel mais est du domaine du passionnel, fusionnel.
Nostalgique Belmadi ' Plutôt déterminé à prendre une revanche sur l'histoire. L'ambitieux Djamel raconte ce qui l'incite le plus à faire une Coupe du monde pour ensuite (probablement) s'éclipser. «Oui je n'ai jamais joué la Coupe du monde comme joueur... vous remuez le couteau où ça fait mal. J'en parlais avec mes joueurs au retour du Caire, même si en 2010, j'aurais pu revenir en sélection, le président de la FAF m'avait appelé. J'ai pris mes fonctions d'entraîneur au Qatar en 2010. Ma carrière aurait pu démarrer et se terminer très vite, seuls les résultats parlent. Aziz Bourras et moi, nous rêvions déjà de l'EN et de la diriger pendant une Coupe du monde», se remémore le toujours jeune Parisien. Qui se rappelle encore la raison qui l'a poussé à faire carrière dans le football. «Moi, c'est la Coupe du monde qui m'a donné envie de devenir professionnel. Je n'ai pas pu la jouer, je ne le méritais sûrement pas. Malheureusement en 2010, après le match Valenciennes-PSG, je devais me faire opérer au genou. Je suis né en 1976 et j'ai connu la Coupe du monde 1986, avec Maradona, mon joueur préféré par excellence, et l'Algérie. C'est là où j'ai appris à rêver», insiste celui qui a toujours dit que son objectif est de qualifier les Verts au Mondial du Qatar. «La Coupe du monde se jouera au Qatar, là où j'ai débuté comme entraîneur. J'ai l'impression que les planètes s'alignent», concède cet entraîneur qui évoque également cette envie de nos internationaux qui jouent et vivent au Qatar de réaliser ce rêve d'enfance. «Nos joueurs ont une histoire avec le Qatar. Baghdad Bounedjah par exemple, il a marqué le football de ce pays. Connaître son environnement, jouer à domicile, ceux qui n'ont pas joué au football ne savent pas ce que c'est», fait remarquer celui que l'avenir ne dira peut-être rien s'il ne réussit pas son challenge de disputer Qatar-2022.
Une vie pour le groupe
Et quand il pense à son avenir lointain, il prend aussi la peine de relater sa relation avec les joueurs avec qui il travaille depuis voilà 40 mois. Des joueurs qu'il sélectionne à partir d'un profil. «Si un joueur est en équipe nationale, c'est qu'il fait partie d'une élite, qu'il est normalement important dans son club. Avec la sélection, ils ont envie de jouer et cette rotation permet à tous de se sentir importants, concernés. Bien sûr qu'il est difficile de prendre la place de ceux qui sont intéressants, décisifs à chacune de leur prestation en EN, mais il est toujours possible de les dépasser. On a vu certains titulaires quitter le 11 de départ par le mérite», fait remarquer Belmadi très reconnaissant envers un type comme Sofiane Feghouli. «Sauf erreur, Sofiane Feghouli a même joué milieu purement défensif chez les jeunes. Il est très intelligent tactiquement. C'est bien d'avoir des joueurs qui peuvent jouer à plusieurs postes, ça permet de pallier en cas de soucis», note Belmadi qui regrette que des joueurs comme Atal n'aient pas la même réussite dans leur carrière. «On connaît tous les qualités de Youcef Atal quand il est à son top niveau, même s'il n'a pas pu y être, meskin, depuis très longtemps. Il a des lumières de temps à autre, comme avec Nice face à Lyon, mais il n'a pas la plénitude de ses moyens. Malheureusement pour Youcef Atal, ça fait longtemps qu'on fait sans lui. Il y a Helaïmia, Benayada ou Zeffane. C'est à eux de s'affirmer, de prendre leur place. A gauche, il y a Farès ou d'autres que l'on observe. On cherche, on panse les failles», dit-il comme pour réaffirmer qu'il travaille comme s'il va rester à la barre technique des Verts pour de longues années encore.
M. B.
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