Algérie

Belmadi, en rock-star à Oran



Presque une tribune à lui tout seul pour voir le match, énorme cordon sécuritaire autour de lui, gros 4x4 de la police en permanence devant l'hôtel Sheraton où il a séjourné, chants et standing ovation à son arrivée au stade : à Oran, Djamel Belmadi a été traité comme un roi.De mémoire, aucun autre patron technique des Verts n'avait eu droit, avant lui, à un tel traitement de faveur. Et aucun autre sélectionneur avant lui n'avait autant déchaîné les passions dès son arrivée à El-Bahia. Préférant poser sa valise à l'hôtel Bey d'Oran (ex-Sheraton) au lieu de rester au chevet de l'équipe de Madjid Bougherra qui a établi son QG au nouveau cercle militaire de Canastel, Djamel Belmadi aura, finalement, été aussi humble qu'inaccessible. Toujours d'accord pour sourire devant un selfie d'une groupie, à rendre le bonjour à ceux qui l'avaient accosté au restaurant de l'établissement au moment de prendre le déjeuner, l'artisan du sacre continental en 2019 aura, en revanche, été inaccessible à tous ceux qui espéraient pouvoir échanger avec lui, sur un sujet ou un autre. La célérité avec laquelle les bodyguards (dont Amine Labdi) qui le collaient intervenaient pour lui frayer une issue de secours en a, d'ailleurs, dissuadé plus d'un.
Cela n'a, toutefois, pas empêché Belmadi de faire un petit tour en ville, sillonnant certains quartiers populaires sur le siège passager du monospace de la FAF conduit par Labdi, vitre baissée, sourire aux lèvres et taquinant certains vieux oranais, l'un sur sa cigarette au bec, et l'autre sur sa portière laissée ouverte quand il ne s'arrêtait pas carrément pour prendre une photo avec un admirateur à moto. Après avoir bifurqué mercredi sur les hauteurs du mont Murdjadjo, visitant notamment le fort de Santa-Cruz, le sélectionneur national a eu une pensée et un geste de grande classe envers Redouane Arif, l'ancien joueur du MCO qui soigne une insuffisance rénale depuis un quart de siècle. "L'aide apportée restera secrète", témoignera un des présents au domicile d'Arif, doublement ravi du personnage préféré des Algériens.
Et si les acclamations, les chants à sa gloire et les youyous l'ont accompagné, jeudi soir, de son apparition sur la piste d'athlétisme du nouveau stade jusqu'à ce qu'il prenne place dans la moitié de tribune qui lui a été réservée, Djamel Belmadi a lui-même choisi de se mettre là, seul avec Labdi et une de ses connaissances, loin de la tribune des officiels, afin de pouvoir "regarder le match tranquillement et ne pas avoir à croiser le ministre de la Jeunesse et des Sports", Sid-Ali Khaldi, qui avait pris place, juste en-dessous, dans la corbeille des VIP.

R. Belarbi


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