Belloumi comparaît en tant que témoin dans le procès Khalifa

«On ne refuse pas un travail à 80.000 DA» Si la comparution de la célèbre star du football national, Lakhdar Belloumi, en tant que témoin dans le procès Khalifa, s’est faite attendre, elle n’aura pas, pour autant, contribué à l’éclatement de la vérité, toute la vérité. Très à l’aise, l’ex-numéro 10 de l’équipe nationale a fini par répondre aux questions de la juge, Mme Brahimi, quant à ses activités de «représentant sportif» de Khalifa Airways pour l’Ouest du pays. On apprendra, ainsi, que la star du ballon rond a exercé de décembre 2000 jusqu’à la dissolution du groupe Khalifa en mars 2003. Belloumi s’explique à la barre. «J’étais en retraite. On m’a proposé un travail avec un salaire de 80.000 dinars, je ne pouvais pas refuser». Il révèlera également qu’il avait été chargé par le groupe Khalifa de conclure des contrats de sponsoring notamment avec le Widad de Tlemcen, le Mouloudia Club d’Oran et, enfin, l’ASM Oran. Belloumi précisera, néanmoins, qu’il n’avait signé, en réalité, qu’une seule fois des contrats d’une valeur de quatre millions de dinars chacun avec les présidents de ces trois clubs de l’Oranie, et ce, en sa qualité de représentant de Khalifa Airways. Sur ce, l’un des avocats de la défense trouve à redire quant la pertinence de telles opérations de sponsoring. Il demande, ainsi, à Belloumi: «Comment trois clubs de la même région, qui s’affrontaient régulièrement en tant qu’adversaires, pouvaient tous porter sur leurs maillots le nom du même sponsor?» Sans se démonter aucunement, l’enfant de Mascara lui répond: «Oui, c’est faisable. Tous les clubs de 1ère division de la capitale étaient, eux, sponsorisés par Khalifa. Et je peux même ajouter sur ce point, qu’à l’Ouest, nous étions plutôt en retard!» Toujours au sujet de ses activités «professionnelles» pour le compte de Khalifa, Belloumi rappelle à la barre qu’il avait été invité, par son employeur de l’époque, à assister au match France-Algérie, en octobre 2001, ainsi qu’à la cérémonie de signature, en juin 2001 à Paris, du contrat de sponsoring de Khalifa Airways avec le célèbre club français l’Olympique de Marseille. Interrogé ensuite sur ses relations avec certains inculpés, Belloumi dit connaître Djamel Guellimi, l’un des principaux accusés, en qualité de «chef de cabinet du P-dg d’El-Khalifa Bank». De même qu’il reconnaît avoir rencontré un autre inculpé, Abdelhafidh Chachoua, et ce, au moment où le groupe Khalifa l’avait approché pour le recruter. Sur un autre plan, la magistrate, Mme Brahimi, ne jugera pas utile d’aborder, par ailleurs, le don de 50 millions de centimes dont a bénéficié Belloumi à l’occasion de ses noces. D’après nos sources, ce sujet figurait, bel et bien, dans le dossier du juge d’instruction du tribunal de Chéraga, Youcef Kadri, qui avait longuement auditionné l’ancien joueur international de football en date du 29 avril 2006. Et si, pour nombre d’observateurs «avertis», la comparution de Belloumi, ce jeudi, au tribunal criminel de Blida, a laissé une vague d’inachevé, l’essentiel étant pour ses «fans», que l’icône du football algérien n’ait pas été écornée...