Les musiciens de cette formation ont démontré qu'ils forment un groupe de scène sachant captiver un public qui n'était pas acquis d'avance, même si ce dernier connaît quelques titres phares de leur répertoire, tels que Ryma (le titre est intitulé Win yemchi zine) pour l'avoir demandé.«La première chanson s'intitule Rechany», s'est contenté d'annoncer à son entrée Hcen Agrane, chanteur et leader du groupe, après les salutations d'usage.
Et d'entamer tout de suite l'intro sur guitare acoustique de ce premier titre de leur tout premier album sorti en 2011. Celui-ci est d'inspiration raï mais avec une composition et des arrangements propres au groupe qui préfère les sons de ses instruments à ceux des synthétiseurs et c'est ce qui fait son charme.
La section rythmique basée sur une batterie électrique (sans doute mieux adaptée pour le transport) est rehaussée par des percussions riches et variées. Sans effets spéciaux (jeux de lumière, etc.,) et sans trop de mise en scène, ce sont la fraîcheur et le naturel de cette formation qui ont joué en sa faveur.
En effet, peu disert, le chanteur préfère enchaîner les titres comme s'il s'agissait d'éviter de perdre du temps afin d'insérer le plus de chansons possible lors de cette soirée. Dans Telâabha (Tu feins de la détester alors que tu es fou d'elle), on change de registre, mais avec la même fougue, car il est question avant tout d'élever peu à peu la température de la salle. Dans ce titre, le chanteur annonce d'emblée la portée de ses capacités vocales hors du commun et qui ne sont pas passées inaperçues. Au départ, la voix était quelque peu étouffée par les instruments, sans doute à cause d'une légère défaillance dans les réglages.
Cependant, c'est avec Selli houmoumek felâchiya que les premiers sièges commençaient à être désertés dès l'entame de la partie rythmée de ce morceau inspiré du répertoire traditionnel. A ce moment-là, on commençait certainement à se rendre compte que le public était définitivement conquis. En effet, juste après et avec l'intro de la chanson Kounti sghira kount sghir, les acclamations commençaient à prendre de l'ampleur.
Le titre est pourtant une ballade exprimant une profonde nostalgie mais au 5e opus de leur répertoire, il ne restait plus personne assis. Avec El adyan l'avant-scène et les allées entre les sièges ont été submergés par un public mixte, majoritairement jeune et particulièrement dynamique. Le retour à l'inspiration raï s'est fait avec le titre Nedmet, une adaptation libre d'un succès de cheb Nasro datant de la fin des années 1980.
Les vocalises à l'entrée de l'un des tout derniers singles intitulé Hbabi est une démonstration de force mais l'interprétation musicale diffère de celle du clip réalisé à cet effet. Par certains de ses aspects, cette chanson sonne comme une complainte, comme c'est aussi particulièrement le cas avec le titre Wellah, une histoire d'amour dramatique mais en même temps une fascination devant la beauté. Les sonorités inspirées du rock de certains passages sont soutenues par des solos de guitare électrique qui habillent mieux les mélodies de ce groupe fondé en 2009 et qu'on considère aujourd'hui comme étant parmi les plus prometteurs de sa génération.
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Posté Le : 20/02/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Djamel Benachour
Source : www.elwatan.com