Algérie

Belle comme la lune



Les gens on repris le chemin des terrasses pour guetter la nuit du destin. Certains se sont même précipités sur le théâtre de verdure pour savourer des soirées culturelles. A chacun sa façon de voir venir son destin. En bons jeûneurs ayant accompli l’abstinence, la joie de se retrouver face à cette gloriole est une finalité qui tient de la foi. Dans l’humilité la plus totale, les êtres faibles que nous sommes devenons aussi vulnérables pour prétendre à la félicité du Tout Puissant. Tous égaux face au destin, cette nuit du vingt-septième jour du mois de ramadhan, est arrivée à ciel ouvert pour jeter son sort. C’est dans la ferveur et la piété que les gens ont finalisé la lecture du coran,  après les prières surérogatoires, les longues veillées jusqu’à l’aube ont pris le relais. Dans l’intimité familiale, on se retrouve pour célébrer ce magnifique voyage initiatique. On ne se prive pas de louanges ou encore d’admirables proses. Le jeu de Bokala nous revient dans ses plus beaux atours, il y a eu même foule sur les terrasses, comme au bon vieux temps. Sur les hauteurs de la Casbah, on s’est donnés à cœur joie pour dresser la meida magique aux gâteaux de miel, le légendaire Tcherek était présent, c’est par lui qu’arrive le destin. En forme de lune sucrée, il tient son nom turc du mot arabe «Cherek» symbolisant le croissant lunaire. Toute une dimension historique dans ce petit bou de sucrerie qui nous vient des temps immémoriaux de l’empire Ottoman. Même que les Hasbourg se sont imprégnés sur cette symbolique pour faire leurs croissants viennois. On ne le répétera jamais assez, l’histoire a bel et bien commencé en ce jour culte du mois de ramadhan. La révélation du saint coran s’est faite par la nuit du destin. Que de souvenirs ancestraux dans cette cérémonie, les mêmes gestes et habitudes exécutés dans un fond arabo- islamique, nous font remonter les milleet une nuit d’un destin qui tient à nous tous d’en préserver la tradition. Aujourd’hui, même si le décor n’est plus le même qu’avant, subsiste encore la foi pour pérenniser cette sacrée nuit de songe. On a été encore de ce voyage féerique, c’est dans la pleine lune totale que les esprits de Suleyman sont descendus pour nous accompagner dans notre longue nuit, on aura quand même pris le soin de mettre l’huile de cade entre les orteils pour se protéger contre  les mauvais Djinns.


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