Algérie

Bellahsène Bali : Commandant Djaber, un héros anonyme de la Wilaya V



Il y a des livres qui sont le fruit du néant, d'autres de rêveries, certains de la nostalgie, mais celui que vient d'écrire Bellahsène Bali sur le commandant Djaber est une « implosion » due à un oubli et une non-reconnaissance à la fois. Bellahsène Bali, figure révolutionnaire de pointe et fidaï de la première heure à Tlemcen, a déjà édité trois livres témoignages : Mémoires d'un jeune combattant de l'ALN (1999), Le rescapé de la ligne Morice (2004) et Le colonel Lotfi (2007). Sa devise est : « Pour que nul n'oublie ! ». Dans ce nouvel ouvrage, dont la préface a été confiée au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, puisqu'il a été sous les ordres du commandant Djaber, Bali se révolte.A cet effet, il dira d'emblée dans son introduction : « C'est poussé par un impérieux sens du devoir et avec une grande humilité que j'ai pris ma plume pour consacrer cet ouvrage à celui qui était plus digne d'un livre que d'une simple fiche ». Il expliquera la naissance de ce témoignage en rappelant que « Le 13 avril 2008, je me suis présenté au bureau de la direction des moudjahidine de Tlemcen, afin d'obtenir des renseignements historiques et une éventuelle documentation sur le parcours du commandant Djaber. Je n'ai trouvé qu'un texte sommaire, soit une fiche sans commune mesure avec la dimension de ce héros, de ce grand stratège ayant sillonné les zones, régions et sentiers de l'Ouest de 1954 au 13 février 1958. Il n'a eu droit qu'à huit lignes pour plus de 1000 jours de farouches combats, même sa filiation ne figure pas ». Avec ce livre dédié à ce héros devenu anonyme dans les annales de l'histoire, Bali lui rend hommage en lui consacrant 238 pages de récits, témoignages et photos. Il donnera sa bibliographie complète et relatera tout son périple révolutionnaire. Outré par tant de désinvolture dans notre droit à la vérité, Bali en tant que moudjahid et condamné à mort, écrira : « Le droit de mémoire après celui du djihad ressuscite nos glorieux martyrs. Oublier les sacrifices de notre peuple est un crime contre ceux qui sont morts pour la patrie. Si chaque Algérien ayant vécu la révolution rédigeait ses mémoires, nous aurions une histoire sans secrets et sans espaces voilés ». Au-delà du constat, c'est un appel que fait Bali à ses collègues et frères de combat. L'Algérie ne sera que grandie quand le voile sur notre histoire disparaîtra.


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