Si Bouteflika tenait à redonnerquelque espoir à une opinion nationale au moral en berne, il aurait dû s'yprendre autrement qu'en rappelant Ahmed Ouyahia à lachefferie du gouvernement et en procédant à un léger replâtrage de l'équipeministérielle. Belkhadem n'a pas été à la hauteurdans la fonction de coordinateur de l'exécutif gouvernemental. Il faut mettre àsa décharge qu'il fut contraint de travailler avec un staff dont il n'a puobtenir le changement quand Bouteflika l'a désignépour la primature. Cela étant, son échec est patent. Ouyahiaqui fut son prédécesseur n'a pas fait mieux, quoi qu'en disent aujourd'hui ceuxqui applaudissent à son retour. Il a laissé à Belkhademun secteur économique en panne, un contexte social en ébullition. Que va-t-ilfaire qu'il n'a pu quand il fut déjà aux affaires ? C'est cette interrogationdésabusée que se sont fait les citoyens à l'annonce de sa redésignationà la chefferie du gouvernement.
L'autre question qui est posée est celle de savoir si lechef de l'Etat n'avait que le choix d'Ouyahia pourreprendre en main un exécutif gouvernemental défaillant et un appareil d'Etatbloqué. Il ne nous semble pas que le retour du patron du RND est redevable à sacompétence «managériale». Tout comme quand il l'a remercié, Bouteflikaa rappelé Ouyahia dans un dessein de stratégiepolitique. Il fallait au chef de l'Etat éloigner Belkhademdu Palais du gouvernement non pas à cause de son bilan calamiteux, mais parcequ'il s'apprête à accepter de participer au Sommet de Paris le 13 juillet, alorsque Belkhadem est le chef de file du courant quis'oppose à cette participation et tout bonnement à l'entrée de l'Algérie dansl'UPM.
Tout comme il a eu des doutes sur Ouyahiaau sujet de la question de la révision de la Constitution et dutroisième mandat, il en nourrit sur Belkhadem danscette affaire de l'UPM.
Du moment que le premier nommé a depuis fait acted'allégeance à sa personne et à son projet politique et qu'il exprime uneopinion positive sur l'UPM et la participationalgérienne, Bouteflika l'a remis en selle pour faire aboutir la révision de la Constitution etl'aider à étouffer la protestation qui ne manquera de se manifester lorsqu'ilannoncera sa présence au Sommet de Paris.
Pour le reste, la médiocrité et la cacophonie resteront lessignes distinctifs de l'exécutif gouvernemental, Ouyahiaou pas. Car cette situation, ce n'est ni lui ni Belkhademqui en sont responsables. Elle est consubstantielle à la nature du mode degouvernance instauré par Bouteflika et à son choixdes hommes auxquels il a confié la gestion des affaires publiques. L'on ne peutconclure sans poser la question de savoir si François Fillon n'a pas commis «ledélit d'initié» en estimant que le poste de Premier ministre est à siègeéjectable. Cela en la présence de Belkhadem et laveille du jour où celui-ci a été remercié.
Posté Le : 25/06/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com