Algérie

Belkhadem veut calmer le front social



Les augmentations des salaires en mars Abdelaziz Belkhadem a rencontré, jeudi dernier à Blida, les cadres de son parti, en prévision de la réunion du Conseil national qui doit déboucher sur la tenue du congrès extraordinaire. Cette rencontre a permis à Abdelaziz Belkhadem, dans un point de presse, d’enfiler son burnous de Chef de gouvernement pour s’exprimer sur l’épineuse question des salaires. Affirmatif à souhait, il a déclaré que les augmentations pour l’ensemble des fonctionnaires interviendront au mois de mars ou au plus tard en avril. «Les augmentations de salaires seront effectives fin mars prochain ou au plus tard début avril», a-t-il indiqué devant un important parterre de représentants des médias. Ces augmentations, a-t-il expliqué, seront celles qui ont été décidées à la suite de l’accord avec les responsables de l’UGTA, le mois de septembre dernier, et qui devaient entrer en vigueur à partir du 1er janvier. En fait, il s’agira d’augmentations partielles, donc d’une phase de transition, en attendant la finalisation des statuts particuliers, dont un certain nombre reste à achever. «Il y a trente statuts particuliers qui sont prêts au niveau de la direction de la Fonction publique et les autres sont en cours d’élaboration, et nous allons travailler maintenant avec l’actuel statut en attendant les nouveaux avec la précision que l’entrée en vigueur des statuts particuliers donnera lieu à d’autres augmentations des salaires», a-t-il précisé. On revient donc à une augmentation en deux temps, alors qu’au niveau du gouvernement l’option retenue était une seule augmentation une fois tous les statuts particuliers bouclés. Et c’est incontestablement la tension sociale, avec les dernières grèves des fonctionnaires, mais surtout la peur d’un embrasement du front social, qui a poussé le gouvernement à annoncer les augmentations générales pour le mois de mars. Y a-t-il chez Belkhadem une volonté de couper l’herbe sous les pieds de la Coordination syndicale dont le cheval de bataille reste une augmentation substantielle des salaires. Sa grève de trois jours, qui commence à partir de lundi, sera-t-elle suivie? En attendant de le voir sur le terrain, la Coordination rejette les propositions du Gouvernement, considérant, dans un point de presse animé hier, que les augmentations ainsi que le statut particulier, tels qu’ils sont proposés, sont loin de répondre aux attentes des enseignants, tous paliers confondus. La démarche de Belkhadem se veut, aussi, une réponse directe aux menaces de la Fédération de la fonction publique de l’UGTA qui a brandi la menace de la grève, face à la concurrence des syndicats autonomes. On se souvient que le patron de cette fédération, Ali Lemrabet, a haussé le ton la semaine dernière, allant jusqu’à accuser nommément le directeur de la Fonction publique, M. Kharchi. Il aura fallu l’intervention personnelle de Abdelmadjid Sidi Saïd pour recadrer, le lendemain, les propos de Lemrabet et faire valoir le fait que «l’UGTA est contre les grèves et l’agitation, tout devant se régler autour de la table des négociations». Tout en étant sensible à la situation des travailleurs, qui voient chaque jour leur pouvoir d’achat se réduire comme la fameuse peau de chagrin de Balzac, Sidi Saïd a, en ce me moment, une sainte horreur du «takhlat», car c’est de sa capacité à contenir le front social que dépendra sa réélection au poste de SG, à l’occasion du 11ème congrès de l’UGTA, prévu en mars. Par ailleurs, et interrogé à propos des déclarations du président américain, George Bush, à propos de l’installation des bases militaires américaines en Afrique, le Chef du gouvernement s’est dit «très satisfait du fait que les Américains ne vont pas installer de bases militaires en Afrique». «Nous avons toujours été contre l’installation de bases militaires américaines en Algérie ainsi que dans des pays voisins», a-t-il ajouté à ce sujet. L’autre sujet évoqué par le Chef du gouvernement concerne la révision de la Constitution. Selon l’intervenant, la révision de la première loi du pays est très proche. «La révision de la Constitution aura lieu dans les prochaines semaines», a-t-il dit en substance aux représentants de la presse nationale. Belkhadem expliquera à ce sujet les articles de la loi fondamentale qui risquent d’être revus. Et le premier article en question est la limitation du nombre des mandats présidentiels. «Il y aura une suppression de la limitation du nombre des mandats présidentiels de telle façon à donner la possibilité au prétendant à la magistrature suprême de se porter candidat autant de fois qu’il le souhaite», a-t-il indiqué. La clarification des attributions ainsi que des prérogatives du Conseil de la nation (Sénat) sera également au cœur de la révision de la Constitution. Tout comme il s’agira de clarifier les prérogatives du Chef du gouvernement par rapport au chef de l’Exécutif ainsi que le renforcement de la fonction de contrôle. Abdelaziz Belkhadem a tenu à apporter, à ce propos, une précision. «Nous n’avons jamais revendiqué l’institution d’un poste de vice-président de la République», a-t-il indiqué. H. Senouci & S. Illoul


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