Abdelaziz Belkhadem, patron du FLN et ministre d'Etat, représentant
personnel du président de la République a prôné, hier, «un changement dans la
continuité».
«Le FLN souhaite un changement qui émanerait de l'intérieur des institutions
et qui se fera avec les institutions de la république», a-t-il déclaré.
Interrogé, lors d'une émission de la radio chaîne 1, sur le contenu de la
lettre du président de la République lue le 19 mars dernier par son conseiller
à Mostaganem, annonçant l'éminence de réformes politiques, M. Belkhadem dira
qu'«un consensus s'est dégagé au sein de la classe politique sur la nécessité
du changement qui émanerait de l'intérieur des institutions». Tout en ne niant
pas que de telles réformes constituent une réaction aux contestations sociales
et politiques qui secouent le pays en ce moment, le SG du FLN se dit «favorable
à un changement dans la continuité de ce qui a été mené par le président de la
République», qui, dit-il, a «initié, depuis son accession au pouvoir en 1999,
des réformes politiques ayant permis la révision d'un certain nombre de lois
dans les domaines de la justice, l'économie et l'éducation». Pour le SG du FLN,
«contrairement à ceux qui réclament un changement radical, synonyme de repartir
à zéro, nous prônons un changement qui émanerait de l'intérieur des
institutions et avec les institutions de la république». «Certaines réformes
ont été faites, à l'image de celle de la justice, d'autres sont en voie d'être
accomplies et d'autres encore seront menées dans le futur», indique Belkhadem.
Ce dernier dit «soutenir toute initiative visant à élargir la participation des
partis souhaitant intégrer le gouvernement», mais estime que, «de par ses
prises de positions, l'opposition refuse d'intégrer le gouvernement», allusion
faite au RCD sans le citer, qui «a déjà participé au gouvernement avant de le
quitter».
Pour lui, un Etat fort est basé
sur les règles de «pouvoir et de contrepouvoir». Et de constater que la classe
politique est divisée. «Certains partis souhaitent la révision de la
constitution, d'autres encore veulent avoir un agrément pour leur parti… le FLN
milite pour une révision profonde de la constitution visant à mieux définir les
pouvoirs et constitutionnaliser le contrôle des pouvoirs politique, judiciaire
et économique». Belkhadem dit être «contre la vieille revendication du FFS
d'instaurer une Assemblée constituante». Son argument: «l'Assemblée
constituante a déjà été instaurée en 1962 et c'est cette institution qui a
élaboré la première constitution de l'Algérie indépendante. Nous sommes déjà
passés par là. Mais, cela dit, si une telle revendication arrive à convaincre
la majorité de la classe politique, qu'elle soit appliquée». «S'il faut aller à
un référendum pour départager les avis, le FLN sera prêt à une telle démarche
consultative». Invité à confirmer ou infirmer les informations distillées ces
derniers jours dans la presse faisant état de la tenue de rencontres ayant
regroupé certains responsables politiques avec le chef de l'Etat, M. Belkhadem
a déclaré que «le président de la République a l'habitude de consulter et
d'écouter les avis des uns et des autres».
Le SG du FLN souligne, par ailleurs, la nécessité de réviser la loi sur
l'information, et d'engager une réforme du secteur de l'audiovisuel. Et de
rappeler que son parti avait déjà mis sur pied un groupe de travail sur ce
dossier. Belkhadem estime que la revendication des partis de l'opposition
d'accéder aux médias lourds a été satisfaite. «Certains revendiquent la dépénalisation
du délit de presse, d'autres réclament l'ouverture de l'audiovisuel au privé,
pour notre part, quand ces sujets seront mis sur la table des discussions, nous
donnerons notre avis et la décision sera prise selon la tendance de la
majorité». Invité à analyser les protestations qui ont secoué, en janvier
dernier, le pays, le SG du FLN dira que lors de ces émeutes, les jeunes ont
réclamé l'amélioration de leurs conditions sociales, l'accès au logement et à
l'emploi. «Ces contestations sont un phénomène normal et habituel. En 2010,
plus de 5.000 protestations ont été enregistrées à travers le pays». Et
d'ajouter: «Seule l'opposition a donné un caractère politique à ces
contestations». Pour lui, les revendications politiques du citoyen sont
exprimées à travers les partis et les associations, et non pas à travers les
émeutes. Au sujet des revendications portées par la Coordination nationale pour
le changement et la démocratie (CNCD), M. Belkhadem a estimé que cette
organisation «est libre d'activer ou d'exprimer ses idées, pour peu que cela
soit fait dans un cadre pacifique.» «Le dernier mot revient à la majorité du
peuple qui décidera», affirme-t-il.
Interrogé sur la revendication de
certains partis de dissoudre les instances élues, Belkhadem répond que le FLN
est contre cette dissolution, car, argumente-t-il, «une telle option ne peut
être qu'en cas de crise majeure entre l'exécutif et le parlement, ce qui n'est
pas le cas actuellement». Et d'ajouter: «Une année à peine nous sépare des
législatives. Cela nécessite de réviser la loi électorale et permettre aux
partis de bien se préparer pour la campagne électorale. C'est légitime de
vouloir le changement mais le peuple algérien refuse l'aventurisme»,
affirme-t-il.
Sur l'actualité internationale
marquée par le drame qui secoue la Libye, le SG du FLN dit «respecter la
volonté des peuples de prendre en charge leur destin et rejette toute ingérence
ou intervention étrangère». Et de rappeler «la constance des positions de
l'Algérie dans ce domaine, une constance basée sur le principe de non ingérence
dans les affaires d'un pays étranger». M. Belkhadem critiquera la position de
la Ligue arabe qui, dit-il, «au lieu de faire entendre la voix de la raison en
tentant une médiation entre les parties en conflit pour mettre un terme à
l'effusion de sang, elle a soutenu l'instauration d'une zone d'exclusion
aérienne et a fait appel à l'intervention des puissances occidentales dont le
but inavoué est loin de défendre les droits de l'homme».
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Posté Le : 24/03/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amine L
Source : www.lequotidien-oran.com