- Lors de la dernière session du Comité central du FLN, le secrétaire général du parti, M. Belkhadem, a opposé au mouvement de redressement, qui réclame son départ de la tête du parti, le plébiscite qu'il aurait obtenu du CC par des voix que vous contestez. Peut-on revenir succinctement sur les péripéties de ce vote '
Il n'y a eu ni vote, ni ouverture de la session, ni constitution du bureau de la session. Il est entré par la force, utilisant plus d'une centaine de personnes étrangères au CC, son groupe du CC se tenait uniquement sur la tribune, il a exhibé une feuille que personne n'a pu lire ni vérifier le contenu sous les cris d'«irhal». Il était noir, rapetissé, recroquevillé entre ses baltaguia qui essayaient de l'applaudir et de le plébisciter. Devant l'incapacité de se faire entendre et de retourner la salle à son avantage, il a déclaré la levée de la séance et a quitté la salle.
- Le mouvement de redressement a montré des signes de division après les travaux du CC et la reconduction de Belkhadem à la tête du parti. Repositionnements opportunistes'
Certains membres du CC ont quitté le mouvement avant la date du CC. Il faut dire que Belkhadem a usé de la politique de la carotte et du bâton, promettant des postes de ministres, d'ambassadeurs, de sénateurs. Il a aussi menacé les plus vulnérables, des fonctionnaires notamment et des cadres d'institutions et d'organismes publiques. Malgré cela, les défections ont été marginales, vite comblées par d'autres membres du CC éc'urés par les méthodes de Belkhadem.
- Pour certains analystes, la résurrection à la dernière réunion du CC de Belkhadem que les animateurs de votre mouvement donnaient pour politiquement fini et hors course est le signe évident d'un puissant soutien dont bénéficierait le secrétaire général du parti de la part de Bouteflika. D'autres estiment que votre mouvement n'a rien de spontané et qu'il est à son tour instrumentalisé par des cercles du pouvoir pour barrer la route à Belkhadem dans la perspective de la prochaine présidentielle. Où est la vérité dans tout cela '
Personne ne nous instrumentalise, personne ne nous dicte quoique ce soit. Il y avait un mécontentement, des questionnements sur la gestion unipersonnelle du parti. Il y eut un mouvement organisé de contestation qui a vu le jour il y a presque deux ans. Par contre nous sommes déterminés à le déboulonner du poste de SG qu'il usurpe et lui barrer la route de 2014, même s'il utilise tous les stratagèmes pour se maintenir et nous subodorons qu'il est prêt à lancer toutes ses forces pour créer une crise et obliger le président à organiser l'élection présidentielle anticipée début 2013. Belkhadem est aujourd'hui hors contrôle. Il n'est mu que par son ambition de devenir président. Il n'obéit qu'à sa stratégie de prise de pouvoir et il est décidé à entrer en rébellion contre le président lui-même. Maintenant si d'autres personnes ou groupes de personnes sont ravis de voir déchoir Belkhadem, tant mieux pour eux ! Nous, nous ne voyons que l'intérêt de notre parti.
- Quel avenir à présent pour le mouvement de redressement après les résultats obtenus par le FLN sous la direction de Belkhadem aux dernières législatives et la messe dite au CC en sa faveur ' Allez-vous rendre les armes et rentrer dans les rangs '
Nous avons le temps pour nous. Chaque jour, Belkhadem suscite de nouveaux mécontentements. Que dira-t-il demain, lorsque le remaniement du gouvernement aura lieu, aux soixante-dix personnes auxquelles il a promis un portefeuille ' Déjà, la grogne touche les députés membres du CC écartés de l'encadrement des structures de l'APN dont au moins cinq postes ont été réservés par lui-même à des hommes d'affaires. En un mot comme en cent, nous sommes déterminés et ses menaces de nous exclure n'y changeront rien.
- De nombreux caciques du parti dont certaines figures ont fait les «beaux jours» du parti unique se retrouvent dans un même combat et animent pour certains d'entre eux le mouvement de redressement après être tombés en disgrâce aux yeux de la direction actuelle du FLN. Quelle peut être la crédibilité d'un tel attelage hétéroclite aux ambitions et sensibilités aussi divergentes '
Ils sont membres du CC. Il s'agit d'anciens moudjahidine qui donnent au mouvement sa caution et sa légitimité, même s'ils sont des figures du parti unique. Ce sont eux qui nous relient au mouvement national et aux valeurs de Novembre dont s'est départi Belkhadem qui veut faire du FLN un parti ultra-libéral tournant le dos aux attentes, aux aspirations et aux revendications des couches les plus défavorisées de notre société. Le FLN est et doit rester le grand parti du peuple qu'il a été. Il ne faut pas oublier que Belkhadem et certains membres du bureau politique qui le soutiennent encore ont été membres du CC du temps du parti unique. Belkhadem était lui-même membre du BP en 1990. Par ailleurs, le FLN a toujours été traversé par des courants, y compris du temps du parti unique. Aujourd'hui, il y a une sainte alliance de tous les courants pour sortir Belkhadem. Il n'a autour de lui que le courant opportuniste.
- Faut-il mettre le FLN au musée pour préserver le FLN de Novembre comme le réclament beaucoup de nationalistes qui plaident pour interdire l'utilisation du sigle du FLN et sa mémoire pour des ambitions de pouvoir '
Je ne pense pas que le vrai FLN ait terminé sa mission libératrice et de construction de l'Etat national juste au moment où il opère sa mue pour devenir un parti démocrate et démocratique. Plus tard, ça sera une autre question. Il est vrai qu'entre le FLN des masses populaires et un FLN de Belkhadem au service d'une caste de nantis et de milliardaires, de la corruption et de l'argent sale, le préserver des faussaires et des usurpateurs serait une obligation et un devoir de mémoire vis-à-vis de la génération de Novembre.
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Posté Le : 27/06/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kamel Omar
Source : www.elwatan.com