Premier à l'avoir demandée et portée, le FLN remet au-devant de l'actualité l'idée d'une révision constitutionnelle. Et a bien l'intention d'en faire son cheval de bataille en prévision de la prochaine présidentielle.
Légèrement en retrait ces dernières semaines, le sujet vient de rebondir dans l'actualité. C'est son secrétaire général qui vient de le rappeler dans l'interview au Monde. Entre une appréciation de la relation franco-algérienne et un commentaire sur l'Union pour la Méditerranée, Abdelaziz Belkhadem n'a pas résisté à la tentation de l'exercice militant. Otant sa casquette de chef du gouvernement au profit de celle de patron du FLN, il s'est montré attaché au projet de refonte de la loi fondamentale.
«Au FLN, nous avons été les premiers à demander une telle réforme (ndlr, constitutionnelle), et nous continuons de la souhaiter», a-t-il confirmé. Optant pour un ton résolument affirmatif, il a estimé - sur la base de son «point de vue» - que la révision «aura lieu». Quand ? «C'est une question de temps».
Voulue par ses partisans pour permettre à Bouteflika de briguer un troisième mandat, la révision constitutionnelle est motivée, selon le FLN, par la quête d'un «régime présidentiel fort». Abdelaziz Belkhadem n'est guère tendre avec la limitation imposée par le texte (amendé) de novembre 1996.
«Ce verrou de deux mandats nous paraît antidémocratique. C'est au peuple de décider s'il veut redonner sa confiance au président pour un troisième mandat. Nous sommes favorables à une élection présidentielle sans exclusion. A l'heure actuelle, c'est le président qui souffre d'exclusion en raison de cette limitation à deux mandats». A dix mois de la fin du bail actuel d'El Mouradia, le secrétaire général du FLN préconise de hâter la révision constitutionnelle en se passant de la voie référendaire. «Un troisième mandat n'altérant pas l'équilibre des pouvoirs en Algérie, la voie parlementaire pourrait suffire».
Belkhadem, dont c'est la seconde interview dans les colonnes du Monde depuis un an, épingle l'idée en l'air d'une révision qui prolongerait le mandat de Bouteflika de deux ans. Le FLN ne fait pas mystère de son opposition à cette option. «Soit on permet un mandat plein et entier, soit on ne le permet pas».
Révision pour révision, l'ex-parti unique jette son dévolu sur un quinquennat à part entière et non un septennat avec effet rétroactif. «Mais soyons très clair, dit Belkhadem: nous sommes pour une élection pluraliste. Le peuple choisira entre plusieurs candidats. Le président Bouteflika n'est pas en train de réclamer un mandat à vie».
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Posté Le : 19/06/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : S Raouf
Source : www.lequotidien-oran.com