Algérie

Belkhadem : “Le Président n’est pas tenu d’expliquer mon départ”


L’ex-Chef du gouvernement, dont c’est la première sortie après son limogeage, est resté évasif  sur les raisons de son départ.Large sourire, tenue décontractée, répondant sans gêne aux questions, Abdelaziz Belkhadem, le désormais ministre d’État, représentant personnel du président de la République, n’avait absolument rien à voir avec un Chef du gouvernement qui vient d’être remercié de son poste, la semaine dernière par le chef de l’État. “Je n’avais pas eu la folie du poste quand j’étais Chef du gouvernement et je ne suis pas triste en le quittant”, a-t-il lancé tout de go à l’important parterre de journalistes venus l’interroger hier au Palais de la culture abritant une journée d’étude à l’occasion de l’anniversaire de l’Indépendance, sous la houlette du Front de libération nationale (FLN), son parti. M. Belkhadem, qui a marqué une halte en fait au salon d’honneur avant de rejoindre la salle des conférences, n’avait pas refusé de répondre aux journalistes avec une grande aisance.  À la question de savoir pourquoi Belkhadem a été démis de ses fonctions, le patron de la formation majoritaire dira : “Mon départ de la chefferie n’a absolument aucun rapport avec mes déclarations sur l’Union pour la Méditerranée comme l’ont écrit certains”, dira-t-il avant d’enchaîner : “ça n’a pas non plus de rapport avec le poste de vice-président de la République !” Ceci pour une raison simple : le FLN n’a jamais revendiqué l’institution d’un poste de vice-président de la République devant être créé à la faveur d’une révision de la Constitution, explique M. Belkhadem en indiquant que “le FLN n’a jamais été porteur d’une telle revendication”. Existe-t-il un rapport entre un éventuel échec de la politique du Chef du gouvernement dans le domaine économique et son limogeage ? “Si tel était le cas, ce serait l’ensemble du gouvernement qui serait parti et non pas une seule personne, le Chef du gouvernement !” répondra-t-il.
Peut-on donc expliquer raisonnablement le départ du Chef du gouvernement ? “Cela entre dans le cadre des situations normales du travail politique”, expliquera M. Belkhadem tout en précisant que son départ était prévisible et programmé. “Mon départ était prévisible et je savais que j’allais partir de la chefferie du gouvernement, le Président m’en a informé quand je l’avais rencontré”, dira-t-il serein. “Le Président n’est pas tenu de me donner des précisions et des explications”, dira-t-il à la question de savoir quelles ont été les explications du président de la République à propos de son départ.
Quoi qu’il en soit, le patron du FLN reste serein et n’est nullement déstabilisé, du moins en apparence, par son départ de la tête du gouvernement.
Ceci est également perceptible quand il s’est agi d’une éventuelle rencontre, qui serait programmée pour aujourd’hui entre les ministres FLN et le Chef du gouvernement Ahmed Ouyahia. “Nous soutenons le gouvernement dans ce qu’il fait et dans toutes ses initiatives. Nous travaillons solidairement avec le gouvernement qui est mobilisé pour l’intérêt public”.
Questionné sur la sempiternelle question de la révision de la Constitution et à propos de la prolongation de la session de printemps du Parlement qui suppose que celle-ci peut intervenir en juillet, M. Belkhadem dira qu’“on peut convoquer une session extraordinaire des deux Chambres sans prolongation de la session parlementaire”. Ce disant, le FLN souhaite que la révision de la Constitution intervienne le plus vite possible, note le patron du parti.
À propos des affaires internes de son parti, une question demeure : M. Belkhadem a-t-il été affaibli au sein du FLN après son limogeage de la tête du gouvernement ? “Je ne suis qu’un militant au sein du parti”, se contentera de dire M. Belkhadem. Interrogé tout aussi sur le congrès extraordinaire, le secrétaire général du FLN dira que “nous sommes en train de préparer le congrès extraordinaire qui sera précédé d’un conseil national”. Toutefois, le patron du FLN ne donnera aucune précision sur la date de ces deux rendez-vous organiques éminemment importants pour l’avenir de la formation majoritaire.
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